51. 50 — NOVEMBRE 1902 ALBERT BARTHOLOMÉ l’École et ses dogmes, à l’heure ac-tuelle, se ferait peut-être plus utilement en reprenant ses sujets qu’en les reniant; afin de mon-trer que si elle est poncive, ce n’est pas de leur faute , mais de la façon dont elle les envisage. Assurément le symbo-lisme mythologique est très beau, et ca-pable de renouvellements même après une si vaste série d’interprétations. Nous pouvons souhaiter qu’il en naisse un autre, approprié à notre sensibilité et à notre monde scienti-fique: on peut tirer de l’électricité, de là chimie, de la musique, de la mécanique, les plus admirables symboles, et par exemple l’oeuvre décorative de Resnard l’a prouvé. Elle est une indication précieuse, un premier pas dans une route où l’impressionnisme n’avait pas songé à entrer : nous verrons certainement le symbolisme pictural se ré-nover dans ce sens, et trouver de la beauté là où on ne la soupçonnait pas. Car il n’y a pas d’âges de beauté ou de laideur. Mais si nous devons encore nous en tenir à un symbolisme grec, qui se présente avec le prestige du passé et qui a pénétré dans la compréhension même de la foule la moins avertie, du moins nous pourrons y voir autre chose qu’une allégorie banalisée. Une Danaé, une Léda, une Biblis, une Daphné, un Apollon nous ennuient, depuis le temps que leurs noms évoquent en nous des toiles douceâtres et des statues académiques. Nous pensons bien que le masque et le poignard de la tragédie, les balances de Thémis et le trident de Nciùune sont fatigants à voir, et même sur un nmbre-poste nous aimerions trouver autre chose que ce genre d’emblèmes. Et cependant il suffit que Rodin fasse une Danaïde, un Icare, pour que nous trouvions là une beauté vierge, et que le vieux sujet semble traité pour la première fois. Et il y a tout à parier que si Rodin reprenait les 309 Buste de J.