L’ART DÉCORATIF que le Français vient demander chez eus. Ils tiennent ces ameublements de cottage, si pittoresques et d’une saveur si fruste ; ils tiennent les variétés les moins ornées du meuble bourgeois anglais, qui ne sont pas toujours d’un goût très tin, mais sont plus près de la vérité que nos meubles en ce qu’ils donnent mieux. l’impression que le meuble doit donner, c’est-à-dire celle de l’objet en menuiserie, et non celle d’un tra-vail de fouille au ciseau. Dès l’origine de la vogue des meubles anglais, nos fabricants ont voulu satisfai, rente anglaise, c’est cette incompréhension. Revenons d’un injuste dédain. Dès qu’il s’agit d’ébénisterie ornée, le plus mince artisan du faubourg Saint-Antoine dame le pion à toute l’industrie anglaise réunie. Mais pour donner du caractère à un travail de menuiserie, les Anglais sont nos maitres. Or, c’est vers le second des deus types que les lois économiques accomplies et l’orien-tation des idées nous conduisent. A travers nos raffinements mondains, l’instinct nouveau de l’élégance et de la distinction placés dans le naturel se précise. Il perce sous toutes les formes dans les classes supérieures , d’où il gag-nera les au-tres. D’où la conclusion, pour notre industrie du meuble, que le grand ef-fort doit se faire dans le sens de la re-cherche d’a-meublements simples et substantiels : Il faut étu-dier le meu-ble anglais, pas celui à l’usage des cockneys en-richis, mais celui qui nous fait une concurrence dan-gereuse. Il faut rechercher de bonne foi les raisons pour lesquelles des conclues toujours plus nombreuses de la société fran-çaise en arrivent à trouver dans ce mobi-lier plus de charme que dans nos meubles de style ou d’« art nouveau ,,. Il faut s’ins-pirer de son esprit, parce qu’il est celui de notre temps, non pour en imiter les formes, mais pour faire du meuble français. Alors le faubourg Saint-Antoine ne re-doutera plus ni la concurrence indigène, ni la concurrence étrangère sur notre sol. G. M. Jecsr vs. MAJORULE la clientèle qui recherchait ce genre. Chez les plus grands, on vous disait : 0 Dé meuble anglais, mais nous en faisons aussi! Et l’on vous conduisait devant des armoires admirablement amenuisées, grandes, nues, plates, dénuées d’intérêt, sans le moindre rapport avec le meuble anglais. Les relations de hauteur et de largeur, les proportions, la nature des moulurations et leurs rapports ans plans, le relief des saillies, en un mot tout ce qui fait et donne le caractère, on n’avait rien aperçu de tout cela. Nos fabricants n’avaient vu dans l’armoire anglaise qu’une caisse: ils croyaient e taire anglais » en fa-briquant des caisses. La force de la concur-11,,crle et C11.11,0 3o4 FIND ART DOC