L’ART DÉCORATIF but de créer ces types de mobiliers de prix modérés, mais substantiels et d’un goût pur, par lesquels elle triompherait tôt ou tard de la camelote des bazars ? Pourtant, ces essais seraient le salut pour elle. Qu’elle les fasse, plutôt que de perdre son temps en tenta-tives d’art à rebours, qui se disent modernes Qu’elle organise cet enseignement profession-nel en vue de former des esprits svnthétistes et constructeurs avant tout. Qu’elle ne fasse pas une trop grande place à l’élément dit artis-tique dans l’éducation de ses pupilles. Qu’elle n’oublie pas que pour tout individu chez qui l’ampleur de la pensée ne dépasse pas la moyenne, l’éducation artistique n’aboutit qu’à la propension à faire de tout prétexte à lieux rom-munsquIl croit décoratifs, au détriment de la pureté des objets et de la beauté supérieure que la vérité porte en soi. L’essence d’une bonne réforme dans l’enseignement profession-nel du meuble, c’est de revenir de l’erreur qui le classe au nombre des élé-ments décoratifs de l’inté-rieur. Il faut pénétrer l’élève de l’idée que sa beauté est d’ordre essen-tiellement constructif, que la décoration est tout à fait accessoire ici. A tout ceci, la fa-brique objecte que per-sonne ne voudrait de meubles substantiels sans atours. Le fabricant ne serait pas suivi. Erreur. C’est juste-ment pour s’être trompée dans l’appréciation des tendances du public que la fabrique a vu la concurrence anglaise se dresser menaçante en face d’elle. Est-ce que vraiment on se figure que les centaines et demain les milliers de Français qui franchissent le seuil des maga-sins anglais y sont poussés par le snobisme seul ? Ce serait ‘eue bien mauvais analyste. Il y a des snobs ; mais il n’y a pas qu’eux. Ce qu’on va chercher dans ces maisons, c’est le meuble confortable, sain, point affublé des falbalas dont tout ce qui pense dans les générations nouvelles a par-dessus la tête, qu’ils soient de style ou d’ tt art nouveau ». Derrière ces préférences dans un achat de MAISON SCHMIT et sont tout ce qu’il y a de plus imbu d’esprit sénile. Ces tentatives ne peuvent aboutir —le Salon le montre bien — qu’a la produc-tion de meubles répondant aussi peu aux besoins d’une société démocratique, pénétrée d’esprit scientifique, que les meubles d’après les styles, et sans la belle truste de quelques-uns de ceux-ci. La Chambre syndicale voudrait, avec raison. répandre et réformer l’enseignement professionnel elle projette d’affecter les bé-néfices du Salon dans ce sens. Bien pensé. Buffet-crédence 302