L’ART DÉCORATIF s’accomplit, et dont notre ingéniosité doit tirer de nouvelles formes du bien-être et du plaisir. Un vieux relieur me faisait l’autre jour ses doléances. o Ah Monsieur, on ne tait plus de belles reliures. Autrefois, les reliures, c’était du bon, du solide, c’était fait pour traverser les siècles. Regardez celles d’il y a cent cinquante ans… c’était aune chose tude, ou de travail, ou de plaisir, dont on se sert dans un L’Ut précis, et qu’on met au rancart quand on en a tiré ce qu’on voulait. Par conséquent, nous n’avons plus que faire de vos excellentes reliures d’autrefois, et les cartonnages-toile à l’anglaise nous con-viennent tout à fait : il y en a d’ailleurs de fort jolis. Estimez-vous heureux qu’il vous reste de fidèles clients dans les bibliophiles ; remerciez la Providence d’avoir, dans une humanité pensante, agis-sante, remu-ante, pressée de tirer de la vie tout ce qu’elle peut donner, réso-lue d’arracher à la nature ses secrets , laissé subsister une race de doux enfants, qui placent le bonheur dans le collationne-ment des auto-graphes, des livres rares, ou des boutons de régiment. n i.e cas du meuble n’est pasassimilable à celui de la reliure. Mais, ici comme là, la transfor-mation sociale entraîne celle de la chose. La déférence aux lois économiques vou-drait que le marché nous offrit abondance de meubles en rapport par leurs types avec le prix que les petites fortunes d’au-jourd’hui peuvent y mettre : il est dé-plorable qu’elles n’y trouvent que la carica-ture des mobiliers de Versailles, avec du foin sous les couvertures en simili-lampas. La fabrique du faubourg se plaint de cet état de choses ; est-il certain qu’elle fasse tout ce qu’elle devrait pour conjurer le mal? Voit-on trace quelque part d’essais dans le itafflommiumfflormommoseogesenzon.MamiffloottruIr de1► e 41,!e• 1 de, que les cartonnages-toile anglais, qui nous ont envahi. C’est triste à voir, Monsieur, bien triste… etc.! — le scandalisai ce brave homme en répondant,. Mon cher Monsieur, si l’on ne tait plus de reliures selon votre cœur, c’est que nous n’en avons plus besoin. Le livre a été une chose autrefois, il en est une autre aujourd’hui. Il n’est plus fait pour traverser les siècles, ni même pour etre le compagnon des vies. Les hommes qui pas-sent leur existence à relire Virgile, Horace ou la Vie des Grands Hommes n’existent plus. Aujourd’hui, le livre, c’est l’instrument d’é-Toilette ioo