OCTOBRE t902 de serpents enroulés pour former les anses, où l’on retrouve un souvenir de certains pots à pharmacie des anciens ateliers. Le décor végétal qui se poursuit sur la panse, tout en usant d’éléments nouveaux, nous rend le caractère des décorations à feuilles enroulées. La composition des carreaux de revêtement, où l’on sent à la fois le goût vif pour le motif naturel et l’esprit de combi-naison, rentre bien aussi dans le senti-ment général de l’art italien. Il en est en-core de même de ce plat, entièrement cou-vert d’interprétations ornementales du chry-santhème. A côté de cela, il serait naturellement bien difficile aujour-d’hui de ne pas regar-der à droite et à gauche ce qui se passe en dehors de chez nous. Aussi ne faut-il pas s’étonner de re-trouver sur certaines pièces corn me un reflet des céramiques da-noises, allemandes ou autres. N’en est-il pas de même dans notre pays, et le désir d’en2; richir les ressources que l’on possède ne porte-t-il pas les chercheurs à tirer personnel-lement parti, à titre d’essai, des directions di-verses qu’ils voient indiquées de côté ou d’autre? Pour sa part, l’Art de la Céramique a pris très vite une grande influence. Le succès fut tout de suite très vif à l’étranger, dans les expositions où figura l’Art de la Céra-mique; à Paris, en 1900, la fabrique obtint le seul diplôme d’honneur, en face de mai-sons solidement assises sur de vieux noms. Les compatriotes commencèrent donc à ne plus traiter en frondeur aventureux ce jeune confrère qui prétendait produire de nouveaux modèles en face de ceux classés dans les musées; on peut dire que c’est à l’Art de la Céramique, ou plus personnellement au comte V. Giustiniani et aux jeunes artistes qui l’entourent que l’on doit le réveil de la céramique italienne, peut-être môme celui des arts appliqués italiens dans leur ensemble, car l’Art de la Céramique date de 1897, et les autres groupements ou efforts divers ne se manifestèrent que plusieurs années après. Nous avons vu que P2Emilia Ars de Bologne avait entrepris pour des classes dif-férentes de l’art industriel ce que l’Art de la Céramique avait fait pour la faïence décorée. L’ART DE LA CÉRAMIQUE Faïences En des domaines si divers qu’elle a courageu-sement abordés, la réussite n’est pas toujours égale; nous avons pu cependant montrer le mois dernier plusieurs ouvrages de sculpture, rie menuiserie ou de ferronnerie qui gardent de la force et de la sobriété architecturales, tout en donnant au traitement des détails décoratifs un ingénieux agrément. Plusieurs autres menus travaux de PzE-milia Ars méritent encore d’attirer l’attention; et parmi eux, ces ouvrages qui peuvent jus-tement entrer dans la catégorie des Arts de la femme, soit qu’ils aient été exécutés par elle, soit qu’on les ait conçus pour son embellissement. En particulier, Ars s’est appli. quée à entretenir chez les femmes bolonaises la pratique de la broderie, un leur four-279