OCTOBRE 1902 le thème choisi, en sacrifie les détails et les accidents comme pour en révéler mieux la physionomie et le geste, pourrait-on dire. L’interprétation ne vient ici qu’après l’étude directe et naturaliste, et la laisse sentir. Il y aurait bien à dire sur ce chapitre-là. Nous n’avons pas inventé, certes, le na-turalisme dans l’art. Je soutiens toujours, pour ma part, qu’on le retrouve, pour ainsi dire , à la base de toute renaissance ar-tistique, car seul le retour à la nature peut amener un renouveau. J’ai cité dernièrement les bordures des portes de bronze de Pise et de Florence, Mt l’on voit que ce n’est pas nous qui avons in-venté le chardon, ni amené le pavot à la dignité de plante dé-corative. Mais on pour-rait grouper encore de nombreux exemples ; je rappellerai seule-ment ce dindon, par Jean Bologne , au Bargello de Florence, rendu dans la fonte de bronze avec un accent si vif de la vérité. Mais le natura-lisme ne se trahit pas seulement par une naïve transcription de toutes les formes qui nous enchantent et nous semblent fleurir le monde, non plus que dans un rendu accusé de tout ce qui fait la vie, le mouvement de ces formes. Il en est ainsi dans certaines oeuvres gardant la valeur d’études, de documents pour l’ar-tiste lui-mente. telles que ce dindon que nous venons de mentionner, ou bien en certains morceaux définitifs d’exécutants par-ticulièrement épris de tout ce qui nous révèle la circulation de la sève ou du sang dans les créatures végétales ou animales. Chez la plupart, après la longue discipline des arts et des métiers, l’esprit d’ordonnance et de synthèse reprend et domine les données de l’observation. Le sentiment naturaliste reste alors apparent, d’abord dans la plus grande va-riété du répertoire. Les acanthes et les céleris frisés ne règnent plus seuls dans le domaine ornemental ; trusts avons promené L’ART DE LA CERAMIQUE 277 Faïences notre regard truc un amour plus éclectique sur la campagne, et nous avons découvert ou retrouvé la grève propre de chaque plante. Il est des fleurs qui jaillissent de lestes tiges, il en est qui retombent en grappes, elles ne s’épanouissent pas toutes selon le même système floral. Les branches aussi affectent des allures diverses ; il en est de rigides, de tordues, de souples. Si nous voulons tirer de telle ou telle plante un arrangement dé-coratif, nous systématiserons ses mouvements,