L’ART DÉCORATIF dire, de ce côté-là, la tradition est ininter-rompue, et des ateliers séculaires se sont perpétués dans les principaux centres de production antique. En Toscane, à Florence surtout, ces fabriques sont nombreuses. Mais leur puissance de création s’est depuis longtemps arrêtée ; elles ne servent qu’à flatter la curiosité de ceux qui viennent visiter les vieilles villes d’art de l’Italie, et L’ART DE LA CERAMIQUE pinceau, souple et bien comprise pour la surface qui la reçoit. C’est un système que l’on peut opposer à celui des Japonais, par exemple, qui jettent un motif ornemental, en rapport avec la surface totale, mais ne l’occupant pas entièrement. L’influence du système ornemental japonais se fait souvent sentir sur certaines porcelaines décorées de la Manufacture Royale de Copenhague. à leur fournir, à défaut de pièces authen-tiques, des copies ou des imitations des spécimens qu’ils ont pu admirer dans les musées. Il semble que pour elles toute ten-tative d’affranchissement, en détournant le public sur lequel elles comptent et qui ne cherche que des « souvenirs n, supprimerait leur raison d’être. Notre Musée du Louvre et celui de Cluny possèdent de beaux exemplaires des faïences italiennes; les galeries d’Italie en sont riches, et l’on connaît ces plats, ces coupes, ces aiguières, d’une décoration tou-jours très composée, où s’entremêlent des figures, des chimères, des rinceaux, où se combinent des entrelacs divers et des gro-tesques. Le galbe du vase, le fond du plat sont en général garnis d’une décoration au L’ART 15E LA CERAMMU,E Carreaux de revêtement Une composition d’apparence plus con-certée, à motif continu ou répété, s’accorde mieux avec le tempérament artistique des Italiens, comme avec le nôtre du reste. Malgré l’attraction qu’a pu exercer sur nos productions récentes, dans la céramique méme, l’art imprévu et spirituel des Japonais, nous voyons plus habituellement que les recherches décoratives aboutissent chez nous, dans cet art de la céramique qui fait aujour-d’hui l’objet de nos observations, à ce que l’on peut appeler le décor composé, établi en vue de telle ou telle forme, pour se poursuivre, avec elle et participer à ses mou-vements ou à la division de ses parties. Il nous suffira de citer en exemples un grand nombre des vases récemment sortis de la Manufacture de Sèvres, que nous avons reproduits il y a peu de temps. Notre Manufacture Nationale, qui a tenu à hon-neur de ne pas rester en queue du mouvement et qui a pris si franchement sa place parmi les créateurs de décors nouveaux, a voulu cependant faire oeuvre du-rable, et pour cela demeurer attachée à notre tempéra-ment foncier, tel que nos Ca, eaux de revêtement z74