L’ART DÉCORATIF celle-ci lui a fourni le thème de nombreuses séries d’aquarelles et aussi de quelques-uns de ses meilleurs tableaux, comme la Forét et la Mer. Car devant la solitude émouvante de la nature, d’une nature si rapprochée de celle de la Grèce, si antique dans sa forme et dans sa couleur, il s’est laissé aller une série d’expositions en Allemagne. A Dresde, à Leipzig, à Francfort, partout où figura son œuvre, il fut longuement étudié et admiré. La Méditerranée n’est pas seule à avoir retenu le peintre. L’hiver dernier il a rap-porté de Hollande quelques aquarelles inté-souvent à subir l’influence, assez vague du reste, de sa mythologie.. En écoutant chanter la Méditerranée au bord des récifs solitaires, il a vu des sirènes sortir des flots pour écouter la flûte de Pacgipan, il a évoqué sur une plage baignée de lune le corps blatte de la naïade qui s’étire sur le sable. C’est ainsi que l’idéal et le réel se coudoient sans cesse dans ses tableaux qui ont été exposés tour à tour aux Salons de la Société Natio-nale et dans des expositions plus restreintes de Paris et de la province. Il y a une année environ, M. Auburtin fit également ressautes par leur forte accentuation. Comme Jongkind il sait donner un relief saisissant aux noires silhouettes des moulins qui se détachent sur la neige, et faire vivre en traits nerveux et durs dans ces paysages blancs les noirs agrès des barques. En quelques touches il sait exprimer tout le caractère des canaux de Monikendam, de Zandatn, de Marken, et donner à ces paysages caractéristiques leur valeur propre. . Après les paysages unis et plats des Pays-Bas, M. Auburtin a peint aussi fort souvent les falaises de Normandie et tout 270