L’ART DÉCORATIF représenter avec une rigoureuse fidélité et sans s’écarter de son point de vue de déco-rateur, toute la flore et toute la faune qui vit et palpite dans les profondeurs glauques de la mer. Aussi bien cette œuvre fut repro-duite ici mente, et je n’y insisterai donc pas, pas plus que sur la Pèche au Gangui, grande composition exécutée pour le Musée de Marseille, et où M. Auburtin représentait des barques de pèche secouées par un coup de de fête, et qui a été reproduite et parfai-tement expliquée ici même. Si à ces œuvres nous joignons les deus peintures qui ornaient l’un des palais de l’esplanade des Invalides et le Palais des Pèches à l’Exposition universelle, nous aurons cité les grandes décorations que l’artiste a jusqu’ici à son actif et qui proclament si hautement la puissance de ses qualités de peintre et la hauteur de son imagination. Esquisse de danses mistral sur le golfe du Lion, avec dans le fond de la grande toile les collines abruptes se détachant sur le ciel clair. A cette œuvre il fallait un pendant, et M. Auburtin peignit la Calanque qui est selon moi le morceau magistral qu’il ait signé jusqu’ici. L’œuvre achevée en i 9oo fut expédiée directement au Palais Longchamp et ne fut pas vue du public parisien, si ce n’est de quelques amateurs d’art qui eurent les loisirs d’aller l’admirer dans l’atelier de Benjamin-Constant, à la Grande-Jatte. En dehors de quelques déconnons exécutées pour des hôtels parti-culiers, M. Auburtin fit encore un panneau décoratif pour le nouveau buffet de la gare de Lyon. Cette année, enfin, on a vu art Salon une grande frise décorative, premier fragment d’un ensemble destiné à une salle Partout, M. Auburtin — et nous ne [disons que répéter ici une opinion souvent beau-coup mieux émise que par nous-Ment• — se montre véritablement décorateur, préoc-cupé de subordonner les détails de son œuvre aux qualités générales de celle-ci, de lui faire jouer son rôle dans un ensemble architectural, art lieu de se contenter comme tant d’autres artistes de faire de la peinture de chevalet à une grande échelle. Mais ce n’est pas encore une fois ce côté du talent de M. Auburtin que nous voulons étudier ici. Nous délaisserons aujourd’hui les déco-rations qu’il a signées en ces dernières années pour d’autres aspects plus intimes de son activité. Car le peintre, convaincu que le véritable artiste est celui qui cherche sans cesse, qu’il n’est pas d’écueil plus dan-266