L’ART DÉCORATIF ESCOULA (Goldscheider Id.) ANGELES celles de Voulot mimaient les danses de Tanagra, les figurines-portraits de Vallgren nous montraient le poète des légendes fin-landaises fixant, d’une manière toujours subtile et décorative, la plus exquise modernité, la s Bacchante » de Gardel cambrait son torse harmonieux, les Bretons de Carabin s’a-gitaient spirituellement, la «Jeunesse» de Dampt enlaçait ses deux vierges sveltes, étroitement drapées, au fin visage, et le prêtre de Théodore Rivière levait bien haut l’ostensoir d’or. Ce prêtre de Théodore Rivière, je le re-vois debout sur le roc, résistant à la rafale qui tord sa chasuble blanche, soutenant de toute sa force exaltée le disque massif où rayonne l’hostie. La figure est si pathétique, le geste d’une si belle éloquence que l’on devine le drame: la mer pousse depuis l’horizon violâtre la meute hurlante de ses vagues, une barque désemparée court vers la côte et va tout à l’heure donner contre les récifs. La population du bourg assiste, impuissante, à l’agonie des naufragés. Mais le vieux prêtre est allé revêtir ses vêtements sacerdotaux, quérir aussi le Saint-Sacrement, et les marins, au moment de périr, aper-çoivent dans une rouge lueur le signe divin qui domine la tempête ; ils saluent, devant la mort, l’espoir de la vie éternelle. Vraiment cette image est intensément évocatrice. Elle crée autour d’elle une atmosphère d’orage. Le vent et l’embrun restent aux plis de la chasuble brodée. Théodore Rivière, le sculpteur impec-cable et passionné, dont j’étudiais l’oeuvre ici même il y a quelques mois, le chantre de l’Orient et des voluptés païennes, s’est renouvelé par l’interprétation du sentissent chrétien. Après l’inoubliable e Salaminbô » que les vertiges de la chair font glisser aux bras du soldat barbare, après « Messaline à Suburre » écrasant le double fruit de sa gorge contre la cuirasse d’un centurion, après les femmes arabes, les petites courti-sanes d’Alexandrie, fardées, couronnées de roses, attendant le client d’amour sous les inscriptions du mur céramique, après tant de créatures palpitantes de désir, moites encore des émois charnels, Théodore Rivière dresse une figure d’austérité et de foi. a Mo-248 ESCOULA JEUNE FILLE AU LIERRE) (Goldscheider éd )