SEPTEMBRE 1902 lien, avec les qualités propres des ouvriers du pays. L’ornement sculpté, quoique bien ordonné avec l’architecture des meubles, s devient important et abondant; s’il tient même parfois trop de place à notre gré, il est toujours en lui-même d’un très grand mérite , élégant et souple tout en restant suffisamment dans la matière où on le dé-gage. MM. Cuttler et Girard usent aussi fréquemment de la marqueterie , qui a laissé de beaux mo-dèles en Italie, depuis les stalles de Pise, de S. Maria Novella ou de la Chartreuse de Pavie. Ils évitent de rechercher une mosaïque trop minu-tieuse, et s’en tiennent à des effets larges et francs. — Les appli-cations de métal dé-coupé de ces meubles méritent aussi d’être fort appréciées. Le mobilier, à la fois traditionnel et moderne, a donc déjà de bons défenseurs en Italie. D’autres do-maines des arts usuels appellent encore notre attention. En étudiant toutes ces productions d’arts divers, il ne faut jamais perdre de vue leurs rapports avec le sens général de la forme, qui devient le sentiment de la composition, et qui se rapproche à des degrés divers du sens architectural, jusqu’à se confondre avec lui pour des œuvres capitales. C’est ce sen-timent de la forme appropriée qui doit nous faire juger de toute chose, de l’excellence ou de la vanité de l’objet produit. Nous concevons que les efforts sont importants, en Italie comme dans le reste de l’Europe, en ce qu’ils ne s’appliquent pas seulement à la babiole, à l’objet acces-soire, au bibelot, qui envahit et émiette trop souvent encore notre activité ; les arts im-portants du mobilier inquiètent ceux qui cherchent ; on veut adopter les principes immuables aux nouvelles formes décoratives, aux nouvelles ressources de matière. A ce point de vue, il est très intéressant de voir comment, presque en même temps CUTTI. T GIRARD 245 PARAVENT (MARQUETERIE) que chez nous, l’utilisation de la céramique dans la construction est très sérieusement étudiée en Italie. En France, les travaux de M. Bigot et de M. Muller se poursuivent tous les jours dans ce sens, et ont déjà donné des résultats décisifs. A Florence, l’Art de la Céramique a ajouté le travail du grès aux anciennes techniques des faïences italiennes; les travaux d’ensemble que cette fabrique présente à Turin augmentent encore le crédit que lui avaient mérité ses premières oeuvres, d’importance plus restreinte, mais d’élégance réelle et de qualités sérieuses. GuSTAVI,, SOULIER. 20