SEPTEMBRE 1902 architectural du soubassement, mais modelées avec force et souplesse, et rendues dans toutes leurs vibrations plastiques par une fonte admirable. La vibration, la palpitation de la vie, voilà ce qui tente la sculpture italienne, avec quelque chose de plus fébrile que jamais, avec tout ce que la complexité de l’éducation a ajouté de nuances à nos sen-sations. L’exemple le plus complet de cet s’élève et s’infléchit de chaque côté sur le chambranle, portant des groupes de feuilles; puis un frontons s’épanouit en éventail, où les fleurs s’ajoutent aux feuilles par bouquets. C’est l’ornement primitif des seuils antiques qui se trouve ici sobrement rappelé, avec toutes les images qui s’y trouvent rattachées : la tige vivace s’élevant le long de la demeure, ombrageant la porte et courbant ses branches, portant sa floraison après- la poussée des feuilles, et les fruits après les fleurs ; la souche plantée forte-ment dans le seuil, et multipliant ses ra-meaux; la famille res-tant attachée à ses affections et à ses origines. Un mince bandeau de limaçons sous des feuilles sur-monte l’ensemble, venu d’une méme inspiration rustique , qu’accuse l’hospitalière devise la-tine: patet amicts. C’est un art sain qui a fourni ce décor, à la fois discipliné et franc d’expression , laissant aux feuilles et aux fleurs leur frai-cheur libre, leurs lé-gers froissements. Les Ghiberti pour la bor-dure des portes de bronze du Baptistère de Florence, Jean Bologne pour celle de Pise, n’en usaient pas autrement ; ils observaient le fouillis des buissons, le désordre des champs, et entrelaçaient des branches où se perchaient des oiseaux, où glissaient de gentilles betes. L’art que nous retrouvons ici est un art traditionnel, et un art toujours neuf parce qu’il est sincère. Le travail du métal a séduit les artistes italiens sous d’autres formes que les fontes aux belles patines, voilant l’éclat trop cru sous des oxydations veloutées : tout ce qui exhortait aux beaux exercices de métier devait les attirer ; la ferronnerie leur donnait un beau champ d’expériences manuelles, et on n’aurait pas besoin de citer d’autre exemple que les tombeaux des della Scala à Vérone, où les grilles et les divers travaux de fer OTRNOBISSED11BERT TE – – :1,17,73-17″ e • – . L’,EMILIA ARS art, celui dont la signification reste le plus riche en dessous de toutes sortes, c’est sans doute l’oeuvre de M. Leonardo Bistolfi, que nous nous proposons d’étudier prochainement en détail, et qui a recréé, peut-on dire, en Italie un art funéraire monumental, à la fois philosophique et humain. Nous pouvons citer aussi les figures modelées par le prince Paul Troubetzkoï, italien d’éducation et de résidence, qui présentent encore cette préoc-cupation d’élégance sentimentale et expressive et de vie réelle, traduite avec une extreme sensibilité. Plus étroitement appliqués à l’architec-ture, nous pouvons voir ce que donnent ces principes de sculpture, curieux mélange d’i-déalisme et de réalisme, sur un encadrement de porte exposé par P.rEmilia Ars. Un rameau 241 POÉLE (CÉRAMIQUE)