SEPTEMBRE 1902 l’École anglaise du XVIII< siècle. Le peintre s'influençait sans doute plus des tendances alors écloses cheZ ses modèles élégants que du souvenir de Gainsborough et de Reynolds. C'était l'époque où l'on revenait à ces styles, et il était amené à dé-tacher sur de telles pers-pectives d'ap-partements les figures, qui demeu-raient mo-dernesetbien françaises. C'en futpour-tant assez pour qu'on déclarât M. Blanche ob-sédé par les Anglais. Et on ne Inari-qua pas de ledéclarerdé-routant et ca-pricieux lors-qu'on le vit, l'année sui-vante, renon-cer à ces essais pour montrer sur de sobres et neutres gri-sailles un autre portrait de sa mère, des effigies d'hommes, et surtout le beau, le pé-nétrant portrait de Maurice Barrès, d'une ressemblance alors si vraie, d'une si fine in-tuition psychologique. Peut-être, si j'en crois mes souvenirs, faut-il ajouter à cette môme année les portraits de M. Henri de Régnier et de M. André Gide, celui-ci tout à fait re-marquable autant par son étonnante perspi-cacité que par son harmonie gris perle avivée des roses d'une touffe d'hortensias. En 1894, avec le portrait de M. Pierre Louys, celui de Mme Barrès, à notre sens moins heureusement, prétextait un retour aux fonds distinctement stylisés, qui ne semblent pas convenir au talent de M. Blanche. Il n'est ni réveur, ni suggestif, ni méme élégant malgré le sens généralement donné à ce cliché sur lui: c'est un observa-teur direct qui ne peint bien que ce qu'il voit et tel qu'il le voit. En 1896, la , famille Thatilom le prouva bien. Un morceau de peinture admirable-ment vivant apparut. Le fond de ciel orageux était encore bien un peu fac-tice et tapis-suie», niais encore s'ex-pliquait-ilpar la composi-tion mon-trant le ro-buste peintre norvégien devant son chevalet de plein - ai-riste [[. Et quelle vérité intense, fine-ment diversi-fiée selon les êtres, soulignait la consanguinité en ces enfants groupés autour du blond géant au corps de Silène, assis, en manches de che-mise, gilet et culotte de velours à côtes gris beige, tandis que chantait clair le corsage rouge brique d'une jeune fille debout der-rière lui ! Et quelle jolie caractérisation des types scandinaves, des cheveux de miel et des teints roses, quel morceau séduisant que celui de l'enfant à la peau de lumière ren-versée sur les forts genoux du riche coloriste LA PETITE MANFRED 2 "2 D 27 FIND ART DOC