L’ART DÉCORATIF désir. Je pense qu’il doit encourir les mêmes reproches, dont le principal est le manque absolu de mysticité et d’émotion sinon reli-gieuse (car on nous prouve de plus en plus que le Christ este de trop dans le catholi-cisme, du moins intellectuelle. Il ne peut remarquable. On égara beaucoup de cri-tiques sur la signification religieuse de cette tentative. A vrai dire, elle peut être envi-sagée comme les quelques tableaux religieux de Manet, qui n’ont qu’un insérés pictural et que (ce » grand maitre peignit sous l’in-fluence des Véni-tiens, sans se sou-cier de mysticité. L’humilité chré-tienne de l’Hôte se trouvait surtout… chez le peintre lui-m’élue , prétendant seulement coordon-ner des études avec une laborieuse dis-crétion. On notera, cette même année, un ex-cellent portrait de Jacques Saint-Cère et un portrait de la mère de l’artiste, qui est une oeuvre magistrale. Rien de plus savant et de plus sobre, dans l’art moderne, que cette figure au cha-peau clair, à la robe noire, assise dans l’herbe auprès d’une gerbe de fleurs roses. Par la large sou-plesse des attitudes, par la qualité sévère des noirs, par la » distinction des roses, par la transparence des tons de chair et le goût général de la présentation, c’est là une œuvre de musée à placer auprès des meilleures choses de La-very et de Guthrie,- parmi les plus incisifs notateurs de la modernité. En ;892, avec un sérieux portrait de Leconte de Lisle, M. Blahche exposait des portraits de femmes et d’enfants qui témoignaient d’un souci nou-veau chez lui ; derrière les figures réelles, peintes avec le même charme de simplicité sincère, se disposaient des fonds aux arrange-ments décoratifs et conventionnels de tapisse-ries éteintes groupant des silhouettes de fo-rêts et de bosquets, dans le goût des fonds de PORTRAIT DE JULES CHENET etre question de trouver un intérêt direct dans cette évocation du Fils de l’Homme, pour la ligure duquel posa l’excellent peintre Anqmtin, a la faunesque es fringante allure. Mais la toile est, par contre, un témoignage intéressant des préoccupations de M. Blanche. Il. y combina tous les morceaux patiemment essayés jusqu’alors, jeune femme en blanc, hommes, natures-mortes réalistes et nullement décoratives, enfants, meubles. A cc point de vue, l’Hôte est une oeuvre pleine de hautes qualités t on peut considérer la fillette du premier plan comme un morceau de premier ordre, et tont le tableau est d’un peintre 228