AOUT 1902 cible en cas de fêlure après une forte gelée. Et les attaches d’emboitement servent à l’imagination de l’artiste pour placer de charmants motifs décoratifs qui retiennent Freil. égayent la frigidité des murs et prou-vent qu’en art il n’existe ni nobles, ni rota-riê,. ni privilégiés, ni parias. M. Henri Sauvage me parait, d’ailleurs, pousser l’amour de l’égalité jusqu’à ses der-nières limites, car aucune des parties du tout, dans son œuvre, ne subit l’inique ty-rannie soit du plus fort, soit du plus fastueux. Les souches de cheminée dont la haute structure domine la toiture sont construites H. SAUVAGE en grès émaillé et ornées d’un couronnement à crochets du dessin le plus amusant ; ces matériaux de choix sortent, comme le perron principal, des ateliers du maitre céramiste Bigot, qui a réussi en perfection ces impor-tants morceaux architectoniques. Et là encore le rationaliste s’est mis d’accord avec le dé-corateur, car les sveltes cheminées n’ont pas seulement pour but de rompre la ligne des toits et de silhouetter sur le ciel ces hardis pinacles, non, elles veulent de plus activer le tirage des foyers près desquels la famille se groupe, le soir, pour causer, lire, tra-vailler, jouir de la douce quiétude du loisir 207 v11.1 A AtAfORELLE, A NANCY après le fécond travail de la journée, pendant que la neige de Lorraine ouate la campagne de son lourd et froid manteau. Inutile d’ajouter que la même conscience, le même goût, la mente personnalité ont présidé aux aménagements intérieurs qui se fondent harmonieusement à l’architecture extérieure. La place me manque pour m’é-tendre, comme il conviendrait, sur la façon dont le jeune architecte a mis au point chaque chose et a accompli cette mission si délicate mais si passionnante de traduire matériel-lement des désirs assez, imprécis et de réaliser des voeux qu’un propriétaire formule parfois