LA FONTAINE D’AMOUR D’ÉMILE DERRÉ LUTRE jour, en parcourant le hall du thologies surannées, l’obstination des artistes Grand Palais, je déplorais le caractère à dresser dans le décor de notre existence conventionnel de notre sculpture, la persis- moderne des images n’ayant plus de signi-tance des formules académiques et des mv- fication, n’offrant plus aucun rapport avec EMME DERRÊ (Salon de r 9o2) la vie, quand, tout à coup, parmi tant de Diogènes et de Sisyphes, de Bacchantes en délire et de nymphes penchant leurs urnes, je rencontrai la fontaine d’Émile Derré. Au fond d’une grotte deux amants m’ap-parurent nus et blottis. Ce n’était pas le couple traditionnel, Galathée auprès d’Acis, LA FONTAINE D’AMOUR ni Léandre auprès d’Éro. Lui, barbe en pointe et cheveux courts, les traits graves, les yeux profonds, représentait l’homme d’à présent. las des quotidiens labeurs, fléchi sous le poids de sa penstCe et de ses rêves. Elle, calinc ut quasi materilèlle, offrait généreu-sement au chercheur de chimères la réalité 00 FIND ART DOC