L’ART DÉCORATIF Verit() ■, et- cela nous trouble pour en goûter la jolie exécution à fleur de cuir. Msis Chaillev-Bert devrait bien conseiller à IVE,s Massy, qui a du talent, de restreindre un peu son excessive production qui l’em-pèche de nous donner les ouvrages soignés dont elle est capable ; M.’e Blaise a du goût, de l’acquit et la volonté de se perfectionner, chacune de ses expositions le démontre; M » » André expose une bible bossuée sur le contre-plat de gros reliefs dont l’illogisme ne se fait pardonner par rien ; M^� » Rollins peint sur parchemin des copies de manuscrits orientaux, travail meieculeux dont on peut regretter l’inutile complication sans mécon-naitre la valeUr de l’effort. le n’ai point qualité pour juger mon ami Eug. Belville, mais je pers dire ce qu’if a voulu faire. Il estime que la décoration là comme ailleurs doit prévoir les risques de ce que j’appellerai la vie de l’objet. Et c’est pourquoi il ne lui déplaît pas que ses cuirs connaissent les morsures de la lumière et les meurtrissures du maniement journalier, car certaines personnes ont de beaux livres et les lisent; ces livres-là doivent pouvoir rester sur la table à portée de la main et se ranger tous nus dans la bibliothèque, sans chemi-settes de satin, ni couvertures d’étuis molle-tonnés. N’est-ce pas un des intéréts du cuir que sa facilité à prendre lui-mémo des patines qu’on ne saurait lui donner, et ai-je tort d’en vouloir un peu aux relieurs qui ont neeeonnu le rôle de cette belle matière de protection pour la réduire à la fragilité des srsc,mibles étoffes? Cette rei,rve faite, je suis très sensible belles reliures de M. Marius Michel et des autres quand elleS sont belles ; elles valent les soins dont les entourent leurs possesseurs et une partie du prix qu’elles leur coûtent. Nous avons déjà mis à part l’habileté du doreur et du mosaïste; toutes les maisons exposant ici méritent à très peu près l’éloge égal sur ce point de l’exécution, et il est complet. Au point de vue du goût, c’est autre chose, et cependant il serait injuste aussi de prétendre que tout est désagoeable à l’oeil d’un artiste dans les vitrines de celui-ci et tout parfait dans celles de tel autre. Ce-pendant au point de vue particulier de la 196 ISIEFFER