L’ART DÉCORATIF navrantes, quelquefois insignifiantes, souvent grotesques avec aggravation d’harmonies de couleur hurlantes. Là est le noeud du débat ; les exécutants se trompent lorsqu’ils composent sans en avoir acquis le droit par les études ou les aptitudes voulues ; ils sont responsables des erreurs produites dans le sens opposé du tait des dessinateurs qui se sont mis aux prises avec des difficultés techniques qu’ils n’avaient pas les moyens de surmonter. Ici, le livre a pâti de l’ignorance technique, là, de l’absence d’éducation artistique; la récon-ciliation de l’exécutant et de l’artiste serait fructueuse pour l’art, le premier semble dis-posé à bouder, il a tort. Toutefois cette réconciliation serait payée trop cher si elle devait avoir pour couse-vJeTon ei,ouVe quence de faire abandonner à l’artiste ces essais d’exécutions personnelles par des procédés nouveaux auxquels nous devons des oeuvres savoureuses comme quelques-unes de celles «les indépendants de la vitrine t3. Le relieur français contemporain voit lourd, cher et compliqué, il accumule à plaisir les difficultés coûteuses uniquement parce qu’elles sont coûteuses et que ce sont des tours de force; les étrangers nous ont pourtant donné des leçons de simplicité élé-gante que nous n’avons pas comprises, endormis que nous sommes dans le ron-ronnement du vieux refrain connu sur la supériorité du goût français». Un point doit rester hors de cause entre les deux camps, c’est la construction de la reliure. Avant d’être orné, un livre doit être bien relié, et it en est habituellement ainsi chez les relieurs; les artistes décorateurs Ont souvent le tort d’être peu exigeants sur cette question, ils y joignent parfois encore celui de négliger l’agrément que l’habit du livre doit donner à la main en même temps qu’aux yeux, et cela nous vaut des exagérations «le poids, des gibbosités offensantes, mémo «les adjonctions métalliques hérissées auxquelles l’on se déchire les doigts. Et c’est le reproche le mieux fondé de ceux que les classiques opposent aux no-vateurs un peu indépendants. Je serais mal venu à dire que ce n’est pas vers ceux-ci que vont mes préférences, on me pardonnera donc de commencer par eux notre visite détaillée. M. Lepere reste sous cette forme de dé-corateur du cuir le puissant et brillant artiste tyq