iLilidn’rlifirer-friZti7erireiTeZifflereler•fer.lirfe; L’EXPOSITION DE LA RELIURE MODERNE AU MUSÉE Iétait une fois non pas une princesse, 1 mais une fort grande dame qui, après avoir parsemé la France d’hôpitaux et de maisons de retraite, se mit un jour en tête de doter la Ville de Paris d’un souvenir de valeur, mais qui ne fût pas un cadeau utile. Cette idée d’offrir un objet d’art, quelque chose comme le fameux bronze redouté des médecins ou des avocats et qui remplace les honoraires monnayés, était tellement arrêtée chez la bonne duchesse de Galliera, qu’elle imposa avec férocité à l’ar-chitecte auquel elle confia l’exécution de son musée l’obligation de rendre impossible l’appropriation du mo-nument projeté à tout autre usage, et fit réduire au minimum le loge-ment affecté aux indispensables fonc-tionnaires. On put croire longtemps que les espérances de la donatrice avaient été dépassées et qu’elle avait fait vraiment, suivant sa propre expres-sion, «quelque chose d’enfin inutile,, car le Musée Galliera n’était guère occupé que par des tapisseries des Gobelins modernes dont les hurle-ments aux murailles faisaient fuir les provinciaux égarés sUr la foi des guides dans ses solitudes mornes. Il y avait bien un conservateur, mais les bons esprits se demandaient (les bons esprits sont parfois de mau-vaises langues) si le conservateur était là pour conserver le musée ou le musée pour conserver le conser-vateur. Or, il se trouva que celui-ci était un homme intelligent et actif, et qu’il eut la bonne fortune de pouvoir combiner cette intelligence et cette activité avec celles d’un représentant de la Ville de Paris plein de bon vouloir comme tous, mais mieux armé que d’autres pour le manifester. De cette première rencontre d’idées et d’efforts, qui trouvèrent les généreux encouragements qu’ils méritaient, naquirent l’an dernier ces essais d’expositions d’art décoratif contemporain, GALLIERA dont la formule la plus heureuse jusqu’à ce jour a été la plus récente, celle de la reliure moderne. MARIUS MICHEL Le public lui a fait grande fête et tout le public : d’abord les professionnels de l’ha-billement des livres et leur clientèle ordi-naire, puis les artistes qui pensent aux réformes possibles et souhaitables de la dé-coration extérieure du livre dans le sens de la recherche d’un art plus inventif et plus moderne, ceux qui voudraient cette déco-ration plus accessible aux amateurs de grand goût et de bourse médiocre, quelque chose comme la substitution d’un élégant costume 91 FIND ART DOC