JUILLET 1902 dans un sentiment nouveau, avec beaucoup de simplicité et de bonheur. Il faut louer aussi M. T. Selmersheim d’avoir tenté de donner un exemple de ce que peuvent deve-nir, avec du goût, mais par des moyens simples, des parois de salon : les lambris, l’encadrement des panneaux, et cette souple bordure remplaçant les corniches surchar-gées de pâtisserie; voilà de ces utiles per-fectionnements de détails que les efforts de cette année peuvent apporter dans notre or-ganisaMm domestique courante. Nous avons grand plaisir a voir M. Pierre Selmersheim se discipli-ner, lui aussi, de plus en plus, et rentrer dans la voie du meuble ferme et logique, dédaignant les formes parasites ou les tours d’é-quilibre. Sa bibliothèque, dans son ensemble de cabinet de travail en bois du Congo, est d’une bonne conception; on y trouve même une impression de cohésion entre les parties plus soutenue que dans l’armoire de son frère Tony et de M. Plumet. J’aime moins le bu-reau, avec son côté de casiers repo-sant sur un seul pied: là aussi, les exigences de notre oeil sont heurtées. Mais. dans sa tendance générale, ce mobilier s’unifie avec celui que nous venons d’examiner: on saisit entre cas ce rapport qui doit s’éta-blir normalement entre les exemples divers provenant d’une même époque. Il semble que M. Benouville ait voulu chercher cette année un mobilier un peu moins simple que d’habitude, où, malgré le caractère toujours très sobre et économique de la construction à la machine, le détail ornemental apporte un peu plus de richesse. Cette préoccupa-tion l’a conduit à compliquer un peu trop la construction de sa petite table ou de sa biblibthèque tour-nante, par exemple, où les montants s’embrouillent un peu. L’aratoire vitrée, avec son application discrète de cuivres découpés, est plus heu-reuse datas sa simplicité. Notons aussi la cheminée de céramique, d’une interprétation florale qui reste architecturale et ingénieuse, dans la disposition du chambranle, des consoles et du couronnement. Dans son essai d’habillage d’un piano à queue, M. Serrurier n’a pas été aussi heu-reux que d’habitude, et pourtant la tentative méritait d’eue Mite; il faut parvenir à revêtir de façon plus variée, en rapport avec le mo-bilier de la pièce, ces instruments qui sont partout un meuble d’usage. Mais la menuise-rie de M. Serrurier garde ici des formes massives, que l’on retrouve dans la banquette, EMILE GALLE 169 VITRINE (POIRIER SCULPTE)