JUILLET 1902 Swirsky s’est essayée aussi avec mérite à des esquisses d’ouvriers et de foules. MM. Bernhard Hcetger et Cari Milles sont toujours tentés par les spectacles populaires. M. Halou, à côté d’une Résignation accrou-pie dans des lignes étudiées, expose une vieille femme d’une observation précise : La Mère Camus. C’est encore aux tris-tesses du peuple que participe M. Braecke avec son rassemble-ment de Pécheuses éplorées dans l’attente des barques qui ne viendront peut-être plus. Ce groupe, ainsi que Frère et Soeur et Lassitude, est d’une facture grasse et assurée. Quels beaux nus nerveux dont la patine souligne le mo-delé que ceux que M. Alexandre Charpentier fait évoluer dans les volutes des eaux de bronze de ses panneailx pour salle de bains ! On est toujours sûr tic profiter avec M. Pierre Roche d’une personnelle liberté d’in-terprétation. Son hart,/ g-d superbe de vie et d’aamcncê passionnée. Quant à Protée avec son visage de sensualité qu’on devine mobile comme sa sensation et sa pensée, c’est un symbole heureusement For-mulé. M. Fix-Masseau, comme M. Bourdelle, a tenté d’expri-mer Beethoven. 11 y a réussi dans une effigie inspirée Ume écoutant des voix inté-rieures et le bel entémunent d’art marqué dans ces trans fait honneur au sculpteur qui ex-pose également deux subtils por-traits de Emme. Dans le double Portrait de Ie. R. et safille, M.Spicer-Simpson fait preuve d’une instinctive distinction et d’un beau métier. M. Toussaint éclaire d’une touchante signification les deux tétes qu’il intitule Joie maternelle et L’aïeule. Gitons les œuvres gracieuses de M. Léonard, l’Étude pour Eschyle de M. Michel Malherbe, les beaux bustes de M. Roll, les Quatre-Saisons de M. de Saint-Marteaux, bas-reliefs d’un joli sentiment décoratif, et les statuettes de M. Injalbert. A la Société des Artistes Français les efforts vers un art sincère et neuf sont plus rares. La Fontaine d’Amour de M. Émile Derré fait partie des exceptions. Rien dans ce Salon n’est plus droitement exécuté, n’a P. BRAECER roofs DE PÊCHEURS été conçu avec plus de recueillement, que cette composition sur laquelle nous revien-drons prochainement dans un article spécial. M. Derré expose aussi sous le titre poétique des Lèvres en fleur un torse de femme, en haut-relief, qui se renverse, les seins jouis-seurs, la bouche sensuelle et -les narines ouvertes à la respiration d’amour. M. Georges Bareau dans son Victor Hugo s’est inspiré de la lég,ende des siècles. Les années tour-noient devant le poète dans la fuite des t63 FIND ART DOC