JUILLET 1902 Du Fragment d’un tombeau, de M. Bar-tholomé, entre les quatre piliers, une figure d’ange semble s’élever, et l’auteur l’a bien faite exempte de poids terrestre et planant. De M. Escoula nous trouvons une Nymphe des sources, qui comporte, comme tout ce que fait M. Escoula, beaucoup de simplicité avenante. Du même, un Jeune Berger, agreste et fluet, et deux bustes en marbre, Angelus et Cœur simple, créations tendres. Les statuettes parisiennes de M. Dejean sont toujours fines et mouvementées. Les Vallgren sont toujours délicieux de vie surprise et originalement vus, comme on pourra s’en rendre compte par cette statuette de 114m Ackté, lyriquement dressée dans son élan tragique, avec ses mains jointes sous son masque mobile. Avec autant d’élégance, mais dans une ma-nière plus précise, J. Dampt nous évoque la Jeunesse sous l’apparence de deux jeunes filles enlacées, l’une le bras passé sur le cou de son amie qui présente une pomme. C’est d’un symbolisme ancien, mais avec la pureté des Tanagra. De M. Camille Lefebvre il faut citer la tête de femme recou-verte d’une étoffe lourde en forme d’auvent, dans le recul duquel s’inscrit un visage dou-loureux et résigné. De M. Cons-tantin Meunier, un significatif portrait de M. Camille Lemon-nier et une solide et rude tête d’Homme du peuple, dans la-quelle nos lecteurs pourront admirer la pénétrante compré-hension du labeur humain qui anime toute l’oeuvre du maitre. A côté de ce buste sévère, j’en citerai un tout au contraire coquet et d’une délicate cou-leur, Portrait de femme, par M. Reymond de Broutelles. De M. J. Desbois une belle res-semblance de Rodin et d’autres bustes remarquables par MM. Bartholomé, Gaston et Lucien Schnegg, Granet, Devillez, H. Cordier, Vernhes, Aronson et M°. Charlotte Besnard. A la suite de Constantin Meunier, un grand nombre de sculpteurs ont de plus en plus puisé leurs sujets dans l’existence du peuple. Ils aiment à surprendre l’ouvrier dans la noble attitude du travail et nous in-téressent à la vie sociale, à ses luttes, à ses désiderata comme à sa beauté. C’est tout d’abord Dalot’, le maitre regretté, avec son Paysan si sobrement et si sainement exprimé dans sa rugosité champêtre. Puis c’est M. Léon Fagel qui, dans son Haut-relief, met en scène des forts l’un portant sur ses épaules robustes un sac pesant, tandis que l’autre, assis, mange sur le pouce son Al. si. DEALIGNEZ 161 SOURCE n’AMOUR (PLATREt