en langage d’atelier leur professeur, pen-sera de leurs produc-tions , car il ne per-mettrait pas qu’une influence étrangère à la sienne vienne gâter son élève. Malheur à qui, bouillant de jeu-nesse et d’ardeur vers la beauté inexprimée, tenterait quelque origi-nale création. Le «pa-tron» verrait en lui un révolté et un enne-mi; sa carrière hono-rifique serait brisée et peut-etre méme le jury l’empécherait – il de L’ART DÉCORATIF E ()ERRE DENTELLIERE FLAMANDE 156 LES LEVRES EN FLEUR (MARBRE) produire devant le public son beau réve solitaire, éclos dans l’indépendance de sa pensée et dans son fier vouloir. Avec une sagesse obéissante et sans génie, vous gravirez au contraire avec certitude les degrés du hors-concourat jusqu’à ce que vous ayez acquis le droit d’imposer à la vue universelle une nullité reconnue. Quelques-uns se sont dit : « Restons sous l’aile des patrons » le temps qu’il fau-dra pour arriver. Plus tard nous pourrons ne relever que de notre sensation devant la nature. » Ceux-lit se sont per-dus. Ils ont attendu des années, dans la servitude artistique, le jour de la délivrance, et ce jour venu, il était trop tard. Leur cerveau, leurs yeux, leur main étaient apprivoisés sans retour et leur sincérité s’était falsifiée à la pratique des for-mules surannées à travers les-quelles ils verraient désormais toujours, comme un enfant dont on aurait de bonne heure abîmé la vue par des lunettes, mais qui ne pourrait plus s’en passer arrivé à Page d’homme. Si j’ajoute que le chef d’un ate-lier qui est membre du jury a