JUILLET 1902 coud. Et ce programme est on ne peut mieux réalisé par M. Bonny. Un ou deux de ses objets de l’année dernière étaient d’un goût plus ou moins discutable; niais cette année, toute sa vitrine est parfaite; cela est à la fois délicat, brillant, enlevant et plein de tenue. Il ne serait pas étonnant que la mode fasse un sort à ces bijoux. Ils ont en tous cas tacts le bols qu’il faut pour cela, et rien du mauvais. Les pièces sortant de la collaboration de M. Georges Fouquet et de M. Desrosiers montrent sous d’autres aspects l’intention d’unir le bijou et le joyau dans le même objet. Le dessin de ces pièces est très recherché , et la recherche généralement heureuse, quoique le caractère en soit peut-être un peu anguleux encore ne pour-rait-on bien juger de ceci que sur le corps même. Quoi qu’il en soit, ce sont des bi-joux remarquables. Comme nous espérons pouvoir les reproduire sous peu, je ne m’y arrête pas aujourd’hui comme ils le com-porteraient. A. MORTENSEN ET Mid 11EGERMANNiLliellENCRONE M. Falguières aussi a pris rang depuis deux ans parmi les meilleurs. Les brillants tiennent encore ici leur place dans la plupart des pièces, mais celles-ci se rangent plus franchement dans le bijou proprement dit; les ors de diverses couleurs et les émaux y dominent davantage. Quoiqu’influencé par Lalique, M. Falguières apporte une certaine personnalité dans ses compositions, de la variété et du goût. Il secouera sans doute cette influence qui le gêne dans ses mouve-ments, et l’on ne peut clouter qu’il fasse alors merveille. Les très jolis bijoux exposés par M. Lu-cien Gaillard sont d’un genre tout différent. Ce sont des peignes et des épingles; l’ivoire et la corne en sont les matières principales. Ces matières y sont traitées arec des raf-finements inconnus jusqu’ici. Ainsi, dans l’épingle qu’on voit à droite sur notre image, Porcelaines de la àlenufacture ding et Groindahl â Copenhague Reprgsentent en France: la Maison Moderne l’ivoire dans lequel le pavot est taillé est jauni dans le coeur et vers le bord des pé-tales, ce ton accentuant les modelés de la fleur; dans telle autre, la nuance de la corne, différente pour les deux dents, intro-duit d’ingénieux jeux de tons dans l’objet. Les sertissures et les Ieuilles faites d’ors co-lores complètent une polychromie discrète et neuve qu’une ou deux pierres relèvent ordinairement dans choit, bijou. Les com-positions, faites de rien, ont l’exquise jo-liesse du chapeau dont une fine modiste a torché l’unique coque ou posé la seule fleur en Un de ses bons jours. Tous ces objets sont à compter parmi ceux qui remplissent de la façon la plus exquise les besoins de la parure. On peut en dire autant des bijoux de M. Becker, qui présentent quelque analogie avec Ceins dont je viens de parler et sons FIND ART DOC