LALIQL LES OBJETS D’ART AUX SALONS sociÉTÉ DES ARTisTEs FRANÇAIS ON dit plutôt du mal de la section d’art décoratif au Salon des Ar-tistes français. C’est de tradition. La Société Na-tionale fit la première une place à l’art décoratif; les rtistes français n’ont suivi que plusieurs années après, et d’assez. mauvaise grâce tt ce qu’on assure. Bref, pour ceci ou cela, il est t•mt•11,1u que la Société Na-Houtlt t-t le Salon ttchic»; l’autre n’est que le grand Salon. Cependant, s’il y a une foule de choses quel-conques ou moins que quelconques dans la sec-tion d’art décoratif des Artistes français, de choses qu’on eût mieux fait de laisser à la porte, il y en a d’autre part au moins autant de bonnes qu’à la Société Nationale. Si l’on met à part, dans celle-ci, les meubles et intérieurs, nombreux et classés à tort parmi les objets d’art c’est dans la classe d’architec-ture qu’ils devraient étre , le reste a de larges équi-valents au Salon des Ar-tistes français, mente sans parler de la vitrine de La-lique, à laquelle la Société Nationale ne peut rien opposer. Il n’est pas ques-tion ici d’établir un parallèle désavantageux à la Société Nationale — d’autant moins que cette revue n’y compte que des amis; — cela veut seulement dire que l’idée de la mise en honneur de l’ara minet’ a fini de faire son chemin, et qu’à cette heure elle est ac-ceptée, et fêtée, aussi bien dans le milieu qui s’y montra d’abord hostile que dans ce-lui d’où elle sortit. La Société des Artistes français a l’ha-bitude d’offrir une salle à part à Lalique et une à MM. Fallu. Le second hommage di-minue vraiment trop la valeur du premier. Je n’y trouverais cependant rien à redire si les deux salles étaient à côté l’une de l’autre; l’insignifiance du contenu de la seconde de-viendrait trop frappante au sortir de l’éblouis-sement de la première pour qu’il ne jaillisse pas un enseignement de là, à savoir qu’en dessous du supérieur, rien n’existe dans Part. Tout a été dit sur Lalique; je n’entre-prendrai pas de le répéter. Je crois ferme-ment que la postérité verra en lui le plus grand artiste de la France de notre temps. Il n’a pas peint de tableaux, il n’a pas taillé de monuments, mais l’espèce de l’oeuvre n’a pas de rang devant le génie. Il a versé dans des bijoux les richesses d’une des imaginations les plus prodigieuses que le monde ait con-nues. Ces richesses sont inépuisables; chaque nouvelle œuvre de Lalique révèle un nou-LALIQUE veau Lalique. Je ne vois pas d’exemple dans le présent ni l’histoire d’une si étonnante diversité, d’un renouvellement si continuel et si complet de soi-mente. Lalique montre ce fait unique d’un grand créateur qui n’a pas de procédés familiers, pas de formules, pas de plan habituel sur lequel chaque nou-velle idée est déroulée. Il est insaisis-sable, au point qu’on se demande en quoi le bijou d’aujourd’hui procède tout entier 144 FIND ART DOC