L’ART DECORATIF métier et de vision entre les paysages de M. Davison , par exemple, qui sont ru-gueux, granulés, à contrastes brusques, et le Port du Havre de M. Grimprel ou les Brumes matinales de M. Fauchier-Magnan, dont les tons se fondent avec une fluidité d’aquarelle, que l’idée d’une machine optique débitant des épreuves à la douzaine devient tout à fait ridicule — et l’on se prend à employer d’instinct, en parlant photographie, certains termes qui impliquent la création artistique, la paternité légitime de l’oeuvre. Parmi ceux qui sont allés le plus loin dans la voie nouvelle que nous a ouverte le VOULOT BACCHANTE (Manufacture e, Sévro) procédé à la gomme biehromatée, nous ci-terons: M. Benington, de Londres, M. Bovier, de Bruxelles, qui est à la tale du mouvement en Belgique, MM. Brémard, Le Bègue, Grim-prel, Puvo, Sollet et Wallon, de Paris. M. Dubreuil, de Lille, le docteur Flenneberg et le docteur Spitzer, de Vienne, les frères Hofmeister, de Hambourg, M. Lacroix, de Genève, M. Otto Scharf, de CréfeldAlle-magne), le prince de Wrède, de Madrid, M. M. Steichen et Clarence White, d’Amérique. On voit par cette énumération, qui n’est certes pas complète, que si la renaissance de ce procédé à la gomme a gagné presque tous les pays, les adeptes en sont cependant peu nombreux. Cette constatation est, il me semble, toute à l’avantage de notre thèse ; si la gomme avait la vogue universelle du gé-latino-chlorure et du portrait-carte émaillé, ce ne serait plus un procédé d’art. ROBERT DEMACH, TRAVAUX ET PROJETS DE LA MANUFACTURE DE SÈVRES Cr sait que l’Exposition Universelle de 1900 avait ouvertement révélé au public une Manufacture de Sèvres nouvelle, c’est-à-dire entrant résolument dans une voie d’activité et de hardiesse inaccoutumée. Le succès général a tout de suite récompensé ces beaux efforts, et l’on a su exprimer de la reconnaissance à ceux qui étaient les ini-tiateurs de cette quasi-révolution. Il y eut même un moment où les di-recteurs purent presque regretter d’avoir à ce point séduit leur public, car ce public enthousiasmé refusait de les laisser aller plus avant. Le succès commercial, en effet, fut tel qu’il fallut toute une année pour satis-faire aux commande senregistrées durant l’Ex-position : certains vases durent être répétés vingt fois, et plus de deux cents amateurs s’inscrivirent pour un exemplaire de tel biscuit. La Manufacture se trouva donc para-lysée dans ses meilleurs ouvriers pendant les nombreux mois ainsi employés à se mettre à jour: au lieu de continuer à chercher des formes et des décors nouveaux, à varier l’aspect de la matière et les combinaisons d’émaux, il fallut vivre sur l’acquis. 124 FIND ART DOC