L’ART DÉCORATIF tique ont été si généreusement octroyés depuis nombre d’années qu’il fallait une exposition de ce genre pour dissiper les préventions justifiées du public et lui apprendre ce dont sont devenus capables une quarantaine de photographes de nationalités diverses avec entre leurs mains un procédé d’impression aussi souple que celui que cette exposition était destinée à vulgariser. La naissance du procédé à la gomme bichromatée date de 1855, sa renaissance de 1894. Cet écart s’explique par la différence des tendances d’alors avec celles de main-tenant. La gomme bichromatée ne répondait guère au desideratum du photographe des débuts, avide de détails et de netteté. Elle convient, au contraire, parfaitement aux ten-tatives d’art de l’école nouvelle. Voici en deux mots le principe du procédé. Un papier à dessin quelconque est recouvert au pinceau d’une couche mince d’une solution gommeuse mélangée de couleurs d’aquarelle et addi-tionnée de bichromate de potasse. Le cliché négatif est ensuite mis en contact avec le papier coloré et le tout est exposé à la lumière. Au bout d’un certain temps une modification invisible s’est produite dans la couche ; les parties soumises aux rayons lumineux sont devenues insolubles, les autres, protégées par les noirs du cliché, ont gardé leur solubilité. Il s’ensuit qu’un simple lavage à l’eau tiède dépouillera l’image en faisant disparaitre les parties pro-tégées proportionnelle-ment à leur protection. On comprend aisément qu’entre les mains d’un artiste qui sait où et com-bien il faut enlever pour accentuer un effet ou corriger une faute, ce procédé peut donner une épreuve toute différente de celles que l’on est ha-bitué à voir dans les ex-positions ordinaires. La matière est sensiblement la méme que celle de l’a-quarelle ou de l’eau-forte. beaucoup plus belle par conséquent que celle que fournissent les sels d’ar-gent ou méme de platine, le papier est le méme que pour l’aquarelle ou le des-sin, en somme la seule chose que le gommiste demande à la photogra-phie c’est le cliché négatif qui lui fournit le dessin; l’auteur est responsable du reste. Quant à la pratique du procédé, elle peut titre résumée tout aussi som-mairement. Un flacon de solution à froid de gomme arabique, un flacon de solu-tion saturée à chaud de bi-COUVENTINE 1[8′ e. revu chromate de potasse (Io ‘J