place de plus en plus grande. Le grand nombre des projets de tentures, papiers peints, panneaux décoratifs, etc… est une des premières remarques qui frappent l’esprit du visiteur. La plupart des artistes s’en tiennent au papier peint et remplacent par une décoration artis-tique les fâcheux bouquets et les fleurs affolantes de naguère : ainsi, M. Bor-ges, dont l’ingénieuse composition Bateaux et vagues est d’un effet si pittoresque. M. Baeyens, avec ses Guépes et épis, obtient un effet analogue, et recherche la note amusante avec des frises de chats, de maraudeurs et de jeux, qui constitueront une décoration excel-lente pour des chambres d’enfants. Il y a datas tout cela beaucoup d’ima-gination et d’humour, un dessin alerte, un emploi heureux des teintes plates. On ne saurait malheureuse-ment en dire autant de tacts les ar-tistes qui font aujourd’hui des frises en papier peint : les canards, les c’est par là que j’aurais commencé cygnes, déjà vus tant de fois, en u’- N. F1-11LASTRE s’il fallait apprécier par le nombre fournissent trop souvent le thème, et des exposants l’importance du rôle pas toujours avec tua sens parfait de l’origi- que la céramique est appelée à remplir datas nalité décora- l’évolution qui tive. Je me gar-derai de faire ce reproche à M. Henri Gil-let , dont la frise aux pis-senlits est com-posée avec beaucoup de goût, etje men-tionnerai en-core les tra-vaux de MM. Grellet et Du- G. DE FEURE (L’Art Nouveau Ring ii.l FLAMBEAU (BRONZE ARGENTÉ) pin, qui ne sont pas sans mérite, et ceux de M. Duvi-nage,dont la vi-sion originale L’ART DÉCORATIF aboutit à des compositions si curieuses de mouve-ment et de disposition, dans sa frise intitulée la Moisson et son projet de tapisserie, le Bonheur de vivre. J’ai plaisir à citer à côté de ce projet les tapisseries de M. Baron (Vers Ille d’or, esquisse), de M. Baudin (les Ce-rises, le beau panneau de M’k Boyer de Soriè-res, tout empli d’espace et de gravité, et enfin les très beaux velours décolorés de M. Charles Fridrich. De même, on n’omettra pas de rat-tacher à cette catégorie les Rideaux de M. Jules Coudyser, dont un mo-dèle est reproduit ici. La céramique aussi tend à prendre une place considérable dans toutes les habitations. Les admirables ver-reries de Gallé, les grès de Bigot, de Delaherche n’ont pas eu à at-tendre le définitif succès de l’art moderne pour étre admis partout où le luxe se vante d’étre artiste. Et 110 nous intéresse. Mais je pro-cèded’un autre idéal et d’une autre manière de voir. J’ad-mire certes, de [OUI mon coeur et de tout mon respect, la sci-ence ou la sor-cellerie d’un Gallé , et je suis ravi jus-qu’au fond de l’âme par les couleurs et les formes où son alchimie se prodig FIN AR DO