peu de mots que possible sur quelle impression ils reposent.. Je voudrais maintenant rassu-rer tout à fait les partisans, c’est-à-dire les gens de goût éclairé et d’esprit indépendant, en exposant le pourquoi du manque de cohésion, de l’épar-pillement que nous reprochons aux conceptions des artistes modernes. Les idées ne s’imposent pas : elles triomphent. Pour faire triompher les siennes, l’o-rateur a la tribune, l’écrivain le journal ou le livre, le peintre ses pinceaux. Ils n’ont à dépenser que de l’énergie et de la conviction. Mais à l’ar-chitecte, pour faire triompher ses idées sur l’art de construire, — moins que cela, pour les exprimer, il faut autre chose : il faut la L’ART DÉCORATIF G. DE raout PORCELAINE; confiance d’un propriétaire et la bonne vo-lonté d’une légion d’ouvriers et d’entrepre-neurs. De même, pour un résultat analogue, il faut le concours de l’industriel à l’artisan qui veut mettre une pensée nouvelle dans le meuble, dans la tapisserie, dans le papier peint. Or, tout le monde sait combien proprié-taires, entrepreneurs et industriels sont, en gé-néral, peu favorablement disposés à l’égard des idées nouvelles. Leur inertie se dresse comme une barrière entre l’artiste et le public,. elle ne se laisse entamer que peu à peu et sans conviction; elle ne cédera que sous la poussée de l’opinion, et, jusqu’à l’instant de cette victoire, l’effort de l’artiste ne sera connu que de quiconque viendra direc-tement à lui. En attendant , que fait l’artiste? Il enferme son action dans un cadre plus étroit, afin de ré-duire ses dépenses maté-rielles, afin aussi d’inté-resser plus facilement l’industriel à sa cause. L’industriel est un éditeur, et comme tous les édi-teurs, s’il recule souvent devant une oeuvre im or H. SAUVAGE LUSTRE ÉLECTRIQUE (H. Remi, éd.) 1°8 FIND ART DOC