MIN 1902 Sans exercer à l’égard des étrangers une hospitalité aussi généreuse que la Société Nationale, la Société des Artistes français a eu le mérite de leur faire une place très importante et elle leur doit souvent des mor-ceaux tout à fait remarquables. Au premier rang de cette pléiade de maîtres étrangers s’impose le nom de Sorolla y Bastida, coloriste prestigieux qui peint daris toute leur àpreté les plages espagnoles et les pé-cheurs aux costumes clairs. Personne n’ex-celle à donner. autant que Sorolla y Bastida la sensation de la lumière éclatante et des ombres dures de ces pays de soleil. Un très beau coloriste est également l’anglais Dudley-Hardy, et certaines flambées de couleur dans cette petite toile où il représente des Persans font songer à la palette de Delacroix. M. Al-fred East dit la sereine beauté des campagnes fleuries, et M. Hitchcock a des trouvailles charmantes de couleur. Les Américains fi-gurent également en nombre, quoique quel-ques-uns d’entre eux aient émigré à la Société rivale. M. Edwin Weeks célèbre les mystères de l’Inde; M. Mac Ewen a un portrait tout à fait remarquable, et M. Dufner mérite de ne pas étre oublié. Bien des toiles solliciteraient encore notre attention et mériteraient d’étre étudiées ou discutées, mais ce serait dépasser les limites qui nous ont été assignées pour ce rapide aperçu, et dans lequel nous avons préféré, contrairement à la méthode d’énumération qui parait prévaloir aujourd’hui, donner toute notre attention à ceux des exposants qui se rapprochaient le plus de notre idéal de beauté et des opinions d’art que cette revue défend avec une généreuse ardeur. H. FRANTZ. LES ARTS DÉCORATIFS AUX SALONS DE 190.1 I. Société Nationale des Beaux-Acta p:VISAGÉES à la manière dont les conçoit L_, une grande partie du public, c’est-à-dire en tant que simples réunions d’objets indé-pendants les uns des autres, ayant chacun son intérêt pro-pre, en dehors de toute association PORCELAINES 1 OD d’idées ou de principes, les sec-tions d’art déco-ratif aux Salons de 1902 ont dû produire une im-pression excel-lente. Il n’y man-que en effet ni le nombre, ni la variété, attraits fondamentaux de toute exposition; et quelques «nu-méros» savent at-tirer et retenir l’attention , soit par l’originalité, soit par le luxe ou la nouveauté de leur concep-tion. Oserai – je dire que, malgré tout cela, j’ai ren-contré dans les galeries beaucoup de visages déçus, 13