N 1902 personne de M. Henri Martin, ce -subtil et savant décorateur, doublé d’un précieux poète. Encore que ce grand artiste se soit souvent présenté à nous avec des ensembles beaucoup plus importants, on a plaisir à le retrouver ici. La Musé qu’il expose proclame bien ses dons de large coloriste et la délicieuse poésie de son inspiration, muse amie portant sa lyre, sœur de celles qu’il fit vivre en ses oeuvres récentes, dans les sites irréels, parmi les poètes ou les bergers. M. Albert Tho-mas aussi a ac-compli cette an-née un progrès très marqué lors-qu’il peint pour l’Hôtel de ville de Tours des femmes qui d’un geste lent puisent de l’eau à la ri-vière qui coule parmi les grasses prairies le long des saules ver-doyants d’une Arcadie plus sep. tentrionale. A coup sûr des œuvres de ce genre où l’i-magination do-mine, où la Ir taisie se donne tin libre cours, se prêtent mieux à la décoration que les scènes de l’histoire, quel-que parti que l’on en puisse tirer et , pour notre part, c’est à ces visions que nous nous arrêterons de préférence. Cc don précieux de l’imagination, de cette reine des facultés, comme l’écrit Baudelaire on le trouvera au plus haut degré chez une femme qui a signé l’un des plus beaux morceaux de ce Salon, et qui est une grande artiste j’ai nommé Mile Clémentine-Hélène Durau. En son œuvre l’Automne la plus exquise fan-taisie s’allie aux dons les plus fortunés qui font le grand coloriste. Dans un paysage où triomphe parmi les pampres la chaude et rousse lumière de l’automne, c’est, traité, avec une vigueur excessive, le groupe harmonieux de deux splendides nudités auprès d’une J. J. HENNER 101 PORTRAIT DE 11.,•