L’ART DÉCORATIF on voulut donc faire de la peinture psycho-logique et les représentations humaines se quintessencièrent peu à peu, pour se perdre finalement en fumée. Les figures, toutefois jolies, de M. Louis Picard sont à ce dernier point de volatilisation. Le Oléine phénomène existe pour les paysages, si poétiquement impalpables de M. Clary, de M. et M.. Duhem, de M. Le Sidaner; il se produit aussi pour les fleurs de Lisbeth Devolvé-Carrière et de M. Harrisson. Mais la mode spi-rite va bientôt cesser. On le sent à des signes certains les âmes délivrées par M. Armand Berton se réincarnent et les s doubles fluidiques » évoqués grâce à M. Tournès nous offrent des épaules douces et lustrées, très humainement désirables. Mais je ne saurais railler davantage des A. Douent, artistes de fin talent. Je me laisserai sans doute reprendre dès demain à leur prestige littéraire. Puis qui putt se vanter de faire, dans une oeuvre, la part exacte de la litté-rature, du pastiche et de la sincérité f Au Salon de la Société Nationale a , je goûte les portraits de Paul Adam, de Charles Cottet, du jeune Philippe Barrès, par M. Jacques Blanche, sans me dire qu’ils doivent peut-être à Lawrence, à Gainsborough un peu de leur libre et séduisante allure ; je contemple, sans trop songer à Vélasquez, la dame que La Gandara me montre boudeuse, ennuyée, hautaine, et si délicieusement féline, la joue au dossier de sa chaise, dans sa robe rose, argent et noir. J’admire, d’ailleurs, en toute confiance, les suaves harmonies obscures de Visibles. les grands paysages de René LISIÈRE DE BOIS Ménard, les six masques dormants de Car-rière, car, j’en suis certain, il n’y a point là de littérature, il n’y a que des sensibilités et des âmes. D’autres choses me donnent encore une impression d’art à peu près sans mélange : les scènes rurales de M. Léon Lhermitte, dont le pittoresque gagne s’il est possible en force, en sobriété, en grandeur, les aspects de Bretagne intensément résumés par M. Douchez, les fluides nocturnes de M. Meslé, les villes grises et somnolentes de M. Willaert, l’eau ‘qui frissonne dans les toiles de M. Thaulow, les visions d’Orient de M. Dinet, les coins de nature de MM. Billotte , Baertsoen, Lebourg, Moullé, Lagarde, Che-valier, Raffaelli, Gillot, Morrice, Binet, Émile Barrait, Ruchers, Smith, Albert, Guillaume FIND ART DOC