L’ART DÉCORATIF MM. Monod, Rea, Pierre Bracquemond affirment heureusement le souci d’embellir la vie par de souriantes images et promettent à nos demeures une libre, une voluptueuse parure, inspiratrice de joie. Le charme galant des La Touche, des Chéret, des Besnard, nous le retrouvons chez M. Aman-Jean, seulement avec une nuance plus recense et quasi mélancolique. Le Parc, carton de tapisserie encadré d’une exquise guirlande par M. Félix tnbert, donne la synthèse d’une ceuvrcInl_nja nombreuse, fort méditée, essentiellement décorative. Près d’un bassin, au centre d’un gazon que ceinturent des cabinets de feuillages, belles et jeunes, vêtues de robes légères, la gorge découverte, des femmes sont groupées en attitudes non-chalantes. L’une d’elles vient de prononcer les derniers mots de quelque subtil déca-méron, et toutes, la pensée très loin, suivent d’un regard machinal deux paons qui pro-mènent leur plumage ocellé. Il faut goûter la langueur de ces jolies blondes, leur teint de perle mourante, la grâce sinueuse de leurs poses, et l’harmonie suave que font leurs toilettes, aux tons délicatement fondus, mauves éteints, roses pâles et jaunes amortis. Par ses colorations volontairement atténuées , sinon par ses caprices assez particuliers d’a-rabesques, M. Aman-Jean procède un peu de l’avis de Chavannes. L’inspiration directe du maitre n’a pas produit cette fois d’UntiVreS bien triomphales. La figure longuement drapée de M. Osbert laisse certainement tomber les feuilles d’au-tomne avec un geste de touchante lassitude, mais elle me sensible par trop inconsistante, par trop noyée dans cette vapeur violette où se dissolvent aussi les formes et les rous-settes du paysage. MM. Ensile Bastien-Lepage et Baudouin prétendent ressusciter la véritable fresque, d’après les méthodes des quattrocentistes. Le talent des deux peintres est réel. On souffre à le voir s’épuiser en CHARLES COTTET MESSE BASSE EN HIVER (BRETAGNE) FIND ART DOC