MAI 1I;02 L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE ET N101,ERXE M, I.A GRAVURE SUR BOIS A 1..E.001.1, I,ES Bk:AUX-ARTS E sera fun de nos meilleurs souvenirs que d’avoir pris part à chacune des manifesta-tions successives affirmant la renaissance imprévue de la gravure sur bois après l’année de l’image 0896-97), qui fut volontairement unique, après la section de la Centennale de 19oo, qui résumait l’effort limité d’un siècle, au-jourd’hui commence une exposition plus com-plète et plus significative encore en sa spécialité, puisqu’elle évoque tout le passé d’un art et qu’elle l’offre aux regards du présent comme un encourageant exemple. Aussi bien le but de cette exposition rétrospective et moderne n’est pas uniquement de charnier les veux, d’attirer les amateurs ik l’École des Beaux-Arts et de les dis-putèr aux floraisons des Salons annuels ou du niais de mai grandiose est le spectacle qui per-met de remonter le cours de l’évolution jus-qu’aux origines, d’admirer, pendant un niais, des merveilles nouvelles, de suivre les progrès de la xylographie primitive depuis les premiers livres d’heures jusqu’aux splendeurs sévères du XVI’ siècle; alors, parmi ceux que Bracquemond appelle si bien s les antiques de l’estampe fleurissent déjà les camaïeux, la couleur appa-rait qui s’épanouira de nos jours, à son retour du Japon… Ensuite, après un silence vie deux siècles, le bois renait, vignette romantique et luxe du livre. Aujourd’hui, le canif ‘des nova-leurs se réclame des primitifs afin de lutter contre les gris du procédé, fils bàtard de la pho-tographie conquérante… Et ce cours d’histoire devient une salutaire leçon de choses t l’exposi-tion du bois prouve la vitalité d’un art qu’on pouvait croire décadent, elle déclare ce renou-veau légitime puisqu’il est appuyé sur les tradi-tions du passé. La portée de cet ensemble est donc à la fois artistique et sociale la démons-tration relèvera le courage, enhardira l’outil de nombre d’artisans menacés par la photogravure ou réduits à l’imiter. Je la recommande aux lecteurs de l’Art Décoratif, car elle intéresse au plus haut point- l’architecture et la décoration du livre : le bois, lié par une intuition d’artiste au texte qu’il illustre, compose avec les caractères un tout harmonique, une harmonie décorative que nul procédé ne saurait offrir. L’union du texte et de l’image, enfin réconciliés sous la même encre, est un problème vital pour l’ar-tiste et pour l’artisan, son collaborateur naturel. Ces cadres sont donc attachants deux fois par l’avenir et le passé qu’ils retiennent un peu d’âme est en eus. BAVNIONI, Bouérit. r XPOS1TIONS oc suais. — La Société des Artistes Indépendants a tenu clans les Serres du Cours-la-Reine sa 1S. Exposition, Au milieu des extravagances les plus folles, des plus ex-traordinaires candeurs, elle offre certaines œuvres sincères, réfléchies, mais qui souffrent malheu-reusement d’un si bizarre voisinage. Les scènes religieuses et familiales de M. Maurice Denis respirent une douceur charmante, une naïveté cachant, elle au moins, un art très délicat ; les silhouettes espagnoles de M. Milcendeau ont du caractère; les paysages de MM. Petitjean, Chau-vel, Maglin, Korochansky plaisent par des agen-cements, par des tonalités décoratives; on aime, au contraire, clans les toiles de MM. Albert, Clary-Baroux, Monier, Van Rysselberghe, René Jauclin, Roux, Champion, Le Bail, un vif accent de nature, la juste notation des atmosphères et des effets lumineux; puis les toiles d’Henri Le-basque, avec d’exquises intimités, avec des pay-sages de la campagne de Lagny, épanouissent, pour la joie de tous, de frais bompiets chan-tants, pleins de souffles, de murmures et d’agrestes parfums. Les figures d’Émile Bernard, fellahs, torero, musiciens arabes, sont d’une couleur riche et d’un vigoureux dessin; les figures de Luce me paraissent un peu lourdes, clans des violets trop durs. Je n’ai pas pour MM. Bonnard et Vuillard toute l’admiration désirable, non plus que pour M. Signac. Ce dernier peintre renon-cera-t-il un jour à son pointillisme fâcheux ! Je signale enfin les notations algues de feu Toulouse-Lautrec, les portraits de Vallotton, spirituelle-ment synthétiques. Quant à Cézanne, j’estime qu’à notre époque, après tant de siècles d’études, il n’est pas permis d’être ignorant ni naïf d’une certaine manière. Je préférerai toujours, quant à moi, les chefs-d’œuvre de Rembrandt, Vinci, Raphaël au premier linéament gravé sur un silex, à l’âge des cavernes, par un anthropoïde de génie ! A. T. Rue du Colisée, clans les salons de l’ancien Hôtel de Poilly, la Société artistique vies Compa-gnies de chemins de fer a donné sa seconde ex-position. La réunion, fort aimable, témoignait d’un zèle souvent heureux. I.es plus hauts digni-taires n’avaient pas dédaigné d’y prendre part: M. Noblemaire, directeur du P.-I..-M., avec un buste de vieille dame, d’expression énergique et vive; MM. Geoffroy, sous-directeur, et Gerhardt, ingénieur principal, avec des aquarelles très bril-lamment lavées. Parmi les oeuvres de fonction-naires plus modestes, il faut goûter les petites toiles de M. Périnet, grises, délicatement bru-meuses, qui prouvent un joli sentiment rus-tique, les vigoureuses pochades de M. Robineau, les notations impressionnistes de M. Petithon, les envois de MM. Létaudy, Bonvalet, Lebre, 85