Dans la salle à manger, le ca-ractère de simpli-cité rustique a été particulière-ment cherché. Il semble bien, en effet , que d’une façon générale on ne recherche pas à la campagne le même idéal d’a-meublement qu’à la ville ; et cer-taines pièces invi-tent spécialement à se rapprocher des coutumes pay-sannes dont on est entouré : telle est la salle à manger; où le déjeuner est souvent pris à des heures un peu irré-gulières, selon les projets de la jour-née, suivant que l’on s’est plus ou moins attardé aux promenades mati-nales, et dans les costumes adaptés à la chasse ou aux courses di-verses. De plus, il y a souvent des hot es admis à table, plus ou moins à l’improviste et que l’on accueille plus aisément dans la familiarité et le sans-façon d’un cadre campagnard. Les meubles sont en chêne naturel brut, c’est-à-dire qui n’est pas même revêtu d’en-caustique, afin de pouvoir faire disparaitre plus aisément les taches en grattant la sur-face du bois. Les formes en sont sobres et commodes, relevées de quelques applications de fer forgé. Le parquet est recouvert de linolcum, afin de permettre aux chiens de circuler en toute liberté autour de leurs maîtres; et les murs sont décorés d’une haute frise de toile peinte, reproduisant en tons francs des types divers de coqs et de poules, que l’on élève avec grande sollici-tude dans le parc du chéneau. Au plafond, MAI 1902 83 FENÊTRE DE CHAMBRE A COUCHER c’est un motif de vigne vierge, également peint, qui forme d’élégants entrelacs. Le voisinage de la nature est donc rappelé en-core ici de façon très gaie et très colorée. Le souvenir des intérieurs rustiques se retrouve formellement indiqué dans la che-minée de briques rouges, coiffée d’une hotte et entourée de bancs de chêne. On est donc vraiment introduit dans une salle à manger de campagne, presque de ferme, si ce n’étaient de sensibles raffinements d’art. Ln tel décor indique que les hôtes habituels entendent vivre à leur guise, d’une vie dé-barrassée de tout faux apparat. Les élégances plus recherchées et les séductions intimes, dont nous avons pu voir un exemple dans la salle de billard, retrou-