Le salon , où Con pénètre ensuite, est conçu pour être non la pièce de re-présentation, mais de réunion volontaire ou d’indépendance ; per-sonne ne doit y être gêné. Les tables abon-dent pour la lecture ou la correspondance ; de vastes fauteuils, d’une inclinaison bien calculée, y assurent le repos que demande la vie fatigante au grand air. Ici comme partout, c’est le con-fort et non le luxe que l’on a cherché; et le confort com-prend la satisfaction du goût. L’harmo-nie générale du salon est composée en vert et rouge, d’une façon assez vive mais ROU-I:el-lue, en sorte qu’au-cun détail ne parait dépasser le ton ; le charme est très grand. Il convient de noter ici comment des tonalités qui jure-raient ailleurs à cause des couleurs environ-nantes n’ont rien à re-douter de leur audace même et lui doivent le plaisir qu’elles nous procu rent, lorsqu’elles sont harmonisées entre elles. C’est ce souci per-pétuel, cette connaissance très subtile de la couleur qui permettent à M. Serrurier de créer sans cesse des accords colorés sédui-sants et inattendus. S’il y a chez lui des principes constants, chacune des pièces qu’il aménage forme pourtant un tout distinct, différent des pièces avoisinantes chacune a, pour ainsi dire, son mot d’ordre, sa loi spéciale, sa gravitation harmonique de co-lorations. Tel meuble fait indissolublement partie de telle pièce et ne saurait en être distrait pour prendre place dans une autre où il serait dépaysé, n’obéissant pas à la même règle d’accord préétablie. Il arrive L’ART DÉCORATIF ho AR,10110: Er OR !At CHAMBRE A COUCHER que les harmonies de deux pièces proches l’une de l’autre sont contradictoires, vio-lente pour l’une, douce et atténuée pour l’autre; tantôt l’artiste a souhaité introduire plus de vie, de gaieté, d’exubérance, tantôt plus de mystère et de rêverie. Mais dans tous les cas, il y a toujours composition ré-fléchie et très nette; ce n’est pas tel intérêt de détail, c’est tel effet d’ensemble qui s’im-pose d’abord. Pour conserver à ce salon, où tout le monde doit pouvoir s’occuper à sa guise, son caractère familial, M. Serrurier a tiré un ,très heureux parti d’une série de por-traits de famille. Il ne s’est pas borné à les suspendre au mue, mais il les a enchâssés dans des cadres fixes de chêne, très sobre-FIND ART DOC,