MAI [902 collection Flayashi, maintenant dispersée pour jamais : ses attaches très japonaises sont irréfutables (l’artiste n’est-il pas maître de prendre son bien où il le trouve?); mais ce grand peigne n’en est pas moins très français par sa tonalité, par son faire, par cette cambrure hardie de la corne que EUG. EEUILLATRE la reproduction la mieux réussie ne peut rendre tangible. Cette renaissance du bijou français, inau-gurée par Lalique, est tellement entrée dans nos moeurs artistiques qu’elle séduit tour à tour des artistes ailleurs préoccupés. Les Salons de tgot nous l’ont démontré, non sans quelque insistance. Voici seulement, au-jourd’hui, deux autres jeunes poètes de la matière, attirés par cette séduction si fémi-nine du bijou : — un émailleur, un peintre conquis par le métal, — Eugène Feuilhître et Louis Boucher. Eugène Feuillatre vient d’entrer au Luxembourg : juste récompense de l’émail-leur peu soucieux de recommencer éternelle-BAGUES (OR ET ÉMAUX TRANSLUCIDES) ment les chefs-d’oeuvre limousins… Appli-quée au bijou, sa curiosité d’émailleur toujours en éveil se traduit dans un person-nel accord de lignes et de teintes : témoin les deux bonbonnières, dont l’une, les Ce-rises, est visible au Musée ; l’autre découpe les Mimosas dans l’or vert; point de patine, mais une loyauté d’accent qui sympathise avec l’émail translucide. L’or et l’émail M-EUG. FEUILLATRE sionnent sur les bagues qui s’inspirent du chardon, des papillons ou des cygnes ; l’agrafe est particulièrement heureuse avec ses émaux translucides, çà et là paillonnés d’or, avec ses retroussis de rouge et d’orange, avec ses verts sombres imitant la feuille, —papillons stylisés, issus du chrysanthème. Bonbonnières et bagues, la grande agrafe 57 AGRAFE (OR ET 1.,1, TRANSLUCIDES) surtout, dans son style élégamment aventu-reux, réconciliant la flore et la faune, vien-nent d’être fort goûtées au Salon de la Libre Esthétique. Avec Louis Boucher, plus d’émaux trans-lucides ni de couleurs vives, plus d’émaux savamment parfondus entre les fines cloisons du métal, mais le métal simple et seul, l’ar-FTND ART DOC