L’ART DECORATIF grave. Un fond d’arcades de feuillage ajou-tait je ne sais quel primitif accent florentin à ce beau groupe plein de grâce, de non-chalance et de mélancolie. Un moment de mauvaise humeur fit tout rentrer dans l’ombre. D’une large brosse chargée de couleur verte, Falguière badi-geonna sa toile, du haut en bas, avec une belle fureur d’iconoclaste. Mais la même boutade qui avait entraîné l’enterrement de Clémence ‘saure donna naissance au sujet nouveau. Un bout de bras avait été respecté par ce barbouillage féroce qui exaltait dans ses verts et ses bruns les roses survivants. En rentrant chez lui, le lendemain, Falguière fut frappé par ce contraste, et dans tout ce gâchis lamentable qui recouvrait un chef-d’œuvre, il découvrit cette vision de l’em-brasement d’une forêt ainsi qu’on découvre des combats héroïques, des écroulements de mondes, de gigantesques floraisons dans la lèpre d’un vieux mur. La sculpture, à vrai dire, ne lui per-mettait pas des libertés aussi grandes. C’est un art impérieux, étroit, exigeant. Il fallait bien se soumettre. Néanmoins il prenait en-core bien des licences avec elle, et sa grande joie était de pétrir la glaise au gré chan-geant du cours de son inspiration. J’ai rapporté déjà sots mot : « Je voudrais passer ma vie à faire des esquisses. Et ses élèves ou ses collaborateurs avaient peine à suivre sa pensée qui se modifiait constamment avec une mobilité déconcertante. C’était toujours bien entendu, il n’y avait rien, plus rien à modifier, ce serait fou d’y toucher… Le len-demain, une heure après, tout était changé! Aussi souffrait -il, dans cette fécondité de création inépuisable, de la lenteur des moyens consacrés. On n’a pas fini de donner le corps a une idée que d’autres accourent en foule, sol-liciteuses, séduisantes, ah ! certes, bien plus tentantes que celle à laquelle on s’est attaché pour un si long temps. Et, alors, comme il faut abréger la durée de l’élaboration première, comme il faut absolu-ment à cette imagination positive, réaliste, l’image même de la vie, la sen-sation persistante de la nature, le contact inces-sant de formes concrètes et déterminées, nous vo-yons Falguière avoir re-coins à sans les moyens les plus rapides en merise temps que les plus pré-cis, accueillant jusqu’à des procédés qui ont donné prise à bien des discussions, qui sans doute sont peu recom-mandables en eux-mêmes et condamnables entre les SIAQUETTE DRAPES POUR LA STATUE DE L’Arne nation A RIMES sa