AVRIL 1902 d’imprévu. Chaque oeuvre a sa beauté, sa signification, son intérêt; dans chacune, la matière a été traitée avec art et respect, avec noblesse ni fardée, ni maquillée, elle demeure après ce qu’elle était avant : le cuir. Et c’est ainsi que le cuir devient réellement à quiconque S’adonne, par profession ou par goût, à l’art du cuir l’érudition y a sa place à côté du renseignement pratique, le pourquoi et le comment de chaque détail y sont expliqués et commentés, qu’il s’agisse de la matière. de l’outil, du procédé ou du tour de main. C’est, en résumé, un manuel pra-tique où l’auteur aban-donne au lecteur le béné-fice de longues années de recherches et d’observa-tions, et familiarise le lec-teur avec les particularités de chaque procédé. M. Eug. Belville expose sans prétention tous les moyens connus pour faire oeuvre d’art d’un morceau de cuir, niais en se défen-dant surtout, et cela fort sagement, à mon avis, d’avoir voulu codifier l’art du cuir. En énumérant ici, dans l’ordre où M. Belville les étudie, les différents procédés en usage dans le travail artistique du cuir, j’aiderai, sans doute, les non initiés à savoir du moins les distinguer. C’est d’abord la gra-vure, u historiquement et .■ logiquement, d’ailleurs, «le premier procédé ap-“ pliqué à la décoration du cuir, l’idée étant venue vite de transformer en «ornementation les traces laissées par les contacts journaliers sur la peau débarrassée de sonpoil Suivant-lalnature— du décor, la ;gravure se trace sur le cuir à l’état sec ou mouillé, avec une pointe de canif ou de poinçon, ou avec la pointe incandescente du pyrograveur. Ce procédé primitif se suffit rarement à lui-même, et l’intervention de la couleur est presque toujours réclamée, soit pour souligner le trait, soit pour délimiter les formes. Le ciselé est un travail en relief exécuté sur le côté extérieur, sans que l’on ait besoin de retourner le cuir. Il consiste à baisser les P. FOLLOT BLWARD. cria cISELE ET eATI,I, du cuir d’art : il faut qu’avec ses connais-sances techniques, l’artisan y mette autre chose, des choses qui ne se vendent ni en flacons ni en boites : le goût, le tact, le sen-timent du beau. A part ces dons naturels qui se déve-loppent, mais qui ne s’enseignent pas, la technique des travaux sur cuir, quoique facile, demande un apprentissage sérieux. Le livre de M. Eug. Belville, cité plus haut, renferme tout ce qui peut être utile 37