L’ART DÉCORATIF l’exception de cas particuliers où l’on veut avoir le chronomètre tout près de soi, l’in-strument doit avoir une assez grande dimen-sion et ne pas être traité comme un bibelot. Les mots une assq grande dimension, s’appliquent non seulement à la masse de la pendule ou de l’horloge, mais et surtout au diamètre du cadran. Ces raisonnements élémentai res conduisent à des aspects tout différents de ceux aux-quels nous sommes habitués. Au lieu d’une sorte de meuble dont les organes de struc-ture architecturale et les annexes décora-tives sont le principal, le cadran y devient la partie maîtresse, tout le reste se trouvant réduit par le fait même à l’état d’accessoire. Ceci — il est bon de le répéter — non seu-lement pour que l’heure soit bien visible de tous les points, mais aussi pour faire re-prendre à l’objet sa véritable signification, qu’il est contraire à toute convenance de confondre avec celle des objets de pure fan-taisie. Maintenant, si l’on se demande quelles sont les dispositions générales propres à fournir cet aspect (c’est-à-dire le cadran pri-mant tout le reste), on s’aperçoit de suite que s’il n’est pas impossible d’en imaginer pour la pendule, c’est-à-dire pour le chrono-mètre se posant sur une surface horizontale — cheminée, console ou meuble — il est beaucoup plus facile de les accorder avec le cartel, c’est-à-dire le chronomètre appliqué au mur. Cela se passe d’explication, et cc serait déjà une raison suffisante pour con-clure que la disposition cartel convient en général mieux à l’instrument qui marque le temps que la disposition pendule. Il y en a une autre ; c’est qu’accroché au mur à une certaine hauteur et à une place de choix, isolé des meubles et des accessoires décoratifs de la chambre, le chronomètre acquiert dans Pen-semble l’importance, le rang de pré-séance auquel il a droit ; il com-mande pour ainsi dire cet ensemble. Quoi de plus naturel ? La marche du temps ne commande-t-elle pas à toutes nos actions, chaque tour de l’aiguille sur le cadran ne nous donne-t-il pas tel ou tel signal ? Quoi de plus séant qu’un intérieur qui parle ce langage ? Et c’est ainsi qu’on est conduit à voir dans le cartel la meilleure forme du chronomètre. Il va sans dire qu’en me servant du mot cartel, je n’entends point parler de l’horloge à poids. Cet attirail d’une mécanique surannée n’a plus que faire chez nous ; c’est une singulière idée d’avoir voulu le remettre à la mode en l’enjolivant de fioritures décoratives modernistes. Autant vaudrait rétablir un service de diligences de Paris à Versailles, avec le claquement du fouet du postillon remplacé par la trompe des autos et le cocher affu-blé des lunettes et du paletot de peau de bique que vous savez. Tels sont les considérants par lesquels on pourrait répondre au programme proposé en commençant. sI. OUFRENE CARTEL, BOIS SCULPTÉ ET MÉTAL REPOUSSÉ 3o