L’ART DÉCORATIF C’est très simple, mon cher. Becher-. chez quelles doivent etre les formes logi-e ques de la pendule, et expliquez-le. » Pas si simple que cela. La forme lo-gique d’une pendule, cc serait une caisse ronde, ou ovale, ou carrée, avec le méca-nisme dedans et le cadran sur le devant. L’article est fait, et vraiment insuffisant. Le conseil de M. Gustave Soulier n’a pourtant pas été sans résultat. En y pen-sant, la question qu’il soulève s’est élargie et changée en celle-ci Quel caractère, quelles dispositions et quelle place faudraibil, en bonne logique, «assigner dans un intérieur à l’instrument qui marque les heures ? Et la question posée ainsi devient fort intéressante. Pour y répondre, il faut d’abord se rendre compte des causes du discrédit injuste d’une manière, justifié d’une autre—dans lequel la pendule est tombée depuis une vingtaine d’années. La pendule, celle A. LANI110. 01 L1.1(11. 28 FR. FISCHER EFEDULE, TERRE CrITE (r,. GoIdsoReider, i(1 I que nous avons tous vue sur chaque chemi-née de la maison paternelle, est née de la tendance à tout monumentaliser, qui fut un des caractères de l’époque de Louis XIV. La pendule de Boule et de ses premiers successeurs fait de l’instrument qui marque les heures un véritable monument; elle sou-ligne en quelque sorte l’importance, la ma-jesté de cette fonction solennelle. Son archi-tecture et ses décorations restent subordonnées à celle-ci; si riches qu’elles soient, elles convergent à mettre en honneur le cadran. Plus tard, à la fin du XVIIIe siècle et sous l’Empire, le monument subit l’altération com-mune à toutes les architectures après leur première période de grandeur : le caractère issu de la cause, fonction ou mode de con-struction, est relégué à l’arrière-plan, et c’est l’accessoire qui devient le principal. De monument qu’elle était, la pendule propre-ment dite finit par ne plus titre que le socle d’une oeuvre de statuaire, et le cadran par n’eue même dans ce socle qu’un détail se-condaire. C’est de cet objet abâtardi que la bourgeoisie du XIX. siècle a fait l’ornement principal de ses salons; en le flanquant de deux candélabres dont la monumentalité à faux s’accorde avec la sienne, elle a imprimé à l’inévitable garniture de cheminée le caractère de pompe niaise contre lequel un goût devenu plus affiné a fini par s’in-surger. Aujourd’hui, la garniture de chemi-