L’ART DÉCORATIF personnalités comparées. Cependant, pour aller où je veux en venir, je dois prier le lecteur de considérer maintenant un autre meuble «artistique le cabinet de M. Majo-relle, ici représenté. Celui-ci n’aura pas tous les suffrages pour lui ; certains en raffoleront, mais d’autres l’exécreront. Les professeurs ès arts décoratifs démontreront du premier coup qu’il pèche de mainte façon contre les justes principes. Pour ma part, je me sens aussi peu de goût que possible pour le pay-sage en marqueterie qu’on nous y montre je dois dire pourtant que la valeur de ce paysage, c’est-à-dire son importance dans L. MAJORELLE l’ensemble, est extmerde à l’excès liai- la photographie . Nl ais il ne viendra à l’esprit de personne que l’auteur de ce meuble ait prémédité de faire une oeuvre d’art de la mime manière qu’un cordonnier décide de faire une paire de bottes en s’asseyant de-vant son établi. Il a un tour d’esprit à lui, un génie, ingenium, bien caractérisé, avec de fortes qualités et certains défauts. En prenant son crayon, il se moquait parfaitement des règles et des recettes des facultés; ce qu’il a voulu, ce n’est pas de donner le caractère ar-tistique à une chose connue de tout le monde 18 MRUOTHEQUE par des moyens connus de tout le monde, c’est de faire une certaine chose — artistique ou non — à sa manière, une chose dont il avait l’idée et dont personne n’avait eu l’idée avimt lui. Cette genèse a produit un objet où tout est d’un seul jet, se tient, forme bloc indivisible; où l’on ne petit pas plus retran-cher ceci ou cela qu’on ne pourrait ajouter quoi que ce soit; un objet qu’il faut accep-ter comme il est, avec ses bons et ses mau-vais côtés, car il n’est pas susceptible d’amé-lioration comme le pensum du fort en thèmes. Cet objet est ■■ artistique parce