AVRIL 1902 LE MEUBLE 0″ pu voir dernièrement, à une expo-sition chez Georges Petit, deux meu-bles du genre objets d’art »; ce terme éner-vant par l’abus qu’on en fait signifie en l’espèce que le travail de l’ébéniste sert sur-tout de mise en scène à quelque fantaisie dont il est l’accessoire. Le buffet et le secrétaire de M. Joseph Boverie sont loin, très loin, d’être de mau-vaises pièces. Au contraire, M. Boverie a 1. BOVERIE donné une certaine distinction à des formes qui ne s’écartent guère des coutumes; et qUant aux sculptures florales ainsi qu’aux applications dé bronzé ciselé, dont on s’est proposé de faire briller les attraits, elles ne Manquent pas de délicatesse, quoique dépourvueS de personnalité.- Tout compte fait, le critique de métier ne trouvera qu’à louer. Néanmoins cela laisse froid. L’« artis-tique. manque de spontanéité dans ces ob-7 BUFFET EN BOIS DE NOYER SCULPTÉ, AVEC APPLICATIONS EN BRONZE CISELÉ jets. Il est voulu. On sent trop que les .au-teurs s’étant demandé : a Qu’est-ce que nous allons faire aujourd’hui? » et s’étant répondu : Faisons un objet d’art! » ont recherché dans leurs cahiers d’école les recettes pour faire un meuble artistique et se sont mis à l’oeuvre. Résultat :.une chose de laquelle tout le monde dit : « c’est très bien » — et qui laisse tout. le monde indifférent. Je n’entends pas faire de parallèles, tou-jours désobligeants pour l’une ou l’autre des