FIND ART DOCi MARS 1902 abattre sur l’inanité de nos efforts pour trouver du nouveau, nous réjouit au con-traire, car elle nous permet de tirer la vraie morale à proposer à notre activité; nous pouvons voir dans quelle préoccupation légi-time, avec quel objectif nous devons tra-vailler à notre art d’aujourd’hui. En même temps que cette fraîcheur de sensations devant la nature, qui permet de rénover sans cesse le décor, nous trouvons toujours chez les Japonais une juste intelli-gence de la composition, c’est-à-dire du rapport entre la forme qui supporte le décor et ce décor lui-même. En effet, on peut ob-server partout que le motif ornemental se compose, c’est-à-dire qu’il s’adapte à la forme générale de l’objet ou à la place précise qui le reçoit; alors même que le décorateur ire TROIS PEIGNES, IVOIRE INCRUSTÉ DE LAQUE ET NACRE rte \. III „I tIIIII Il (Collection Hayaslzi) semble se contenter d’une branche vivace, qui parait presque calquée de la nature, des feuilles se courbent et s’étalent, des boutons poussent d’un côté; et s’il n’y a pas symé-tz ie dans la composition et équivalence exacte des volumes, il y a du moins balancement de formes; il y a non pas le hasard de la ligne, mais le rythme. On trouve l’immédiate application de ce principe dans les quatre peignes, d’ordonnances diverses, mais égaux en élégance d’ornementation, en ingéniosité décorative, que nous avons réunis. Il en est deux, d’ivoire à incrustations de nacre for-mant un motif d’iris ou d’orchidée, qui sont signés de Kataoka Jitokou ; le troisième est d’ivoire encore, décoré de laque d’or com-posant un délicieux dessin de glycines, où les grappes de fleurs sont doucement teintées de mauve. Le dernier est le plus intéressant peut-être au point de vue de la composition 251 UN PEIGNE, BOIS SCULPTE proprement dite : il est en bois sculpté et se couronne d’une jonchée de chrysanthèmes serrés les uns contre les autres, de manière à recouvrir tout le champ… Vraiment, n’avons-nous pas aperçu ces quatre peignes à quelque vitrine des derniers Salons? La mé-moire se perd, une confusion naît en nous. Gageons en tout cas que si nous ne les y avons pas encore vus, nous les y verrons bientôt; et je ne serais pas surpris que les visites à la collection Hayashi n’aient servi à enrichir le répertoire de quelques décora-teurs avisés. N’y a-t-il pas encore, dans ces nessieké d’ivoire, servant, pour ainsi dire, de bre-loques et retenant tout ce que le Japonais enferme dans les plis de sa ceinture, quel-ques modèles dignes d’inspirer des bijoux? Nous avons réuni encore des inro (boîtes à pharmacie) et une boîte à miroir, à incrusta-