L’ART DÉCORATIF masquent et étouffent les exemples sérieux sous la turbulence de leur réclame, il est urgent de rejeter toute compromission, et CH. PLUMET ET TONY SELMERSHE1M d’éveiller les esprits sur les confusions qu’on cherche à faire naître. Méfions-nous des éti-quettes et allons droit au caractère foncier des oeuvres qui se présentent à nous. Jugeons-les en elles-mêmes: sont-elles bonnes et va-lables? correspondent-elles exactement à leur destination? satisfont-elles nos besoins, nos goûts, nos habitudes, l’éducation de notre oeil et de notre esprit? Si oui, elles sont as-surément modernes, — et durables du môme coup, — car pour être modernes, pour être bien de notre temps, elles n’ont nul be-soin d’être éphémères. Et la vraie modernité n’a pas besoin d’étiquette; c’est notre adoption qui lui donne son brevet. Ces réserves faites, nous voudrions exa-miner rapidement quelques-uns des carac-tères d’ensemble de l’ameublement moderne et de la décoration intérieure, et en parti-culier la façon dont les ont compris MM. Plumet et Tony Selmersheim, et les partis qu’ils en ont tirés. Tout aménagement d’intérieur comprend, peut-on dire, deux parties principales : le mobilier proprement dit, disposé dans toute la pièce, et la décoration murale. Nous avons dit au début de cette étude que pour qu’une installation intérieure, quelle qu’elle soit, impose une impression propre, et pour ainsi dire une personnalité, elle devait re-vêtir un caractère d’unité, établissant un lien évident entre ses éléments divers. MM. Plumet et Selmersheim y ont très particulièrement songé, et on les voit toujours très préoccupés d’établir entre les meubles et la décoration murale une corrélation étroite. Et tout d’abord, si l’on veut conserver cette impression d’unité nécessaire, on com-prendra sans peine que la sobriété est la première règle à suivre dans le mobilier et l’ornementation. Lorsque l’intérêt décoratif se trouve disséminé de tous côtés et comme éparpillé par une accumulation de petits meubles et de bibelots, l’impression d’en-semble risque d’y perdre beaucoup, et il faut CH. PLUMET ET TONY SELMERSHEIM pour la conserver un sens très poussé de l’harmonidt des fouillis que l’on peut auto-riser sans tomber dans le chaos des formes et la cacophonie des colorations. En tout aménagement, en effet, la préoc-cupation de la couleur compte pour beaucoup ; t92 FIND ART DOC