L’ART DÉCORATIF surtout préoccupé de la tonalité, de ses nus, de leur expression musculaire. Rica, dans les nus de Manet et de Degas, n’est tait pour plaire au spectateur qui arriverait pénétré de l’idée, si commune, qu’une nudité doit être canoniquement belle et «poétisée avec des cheveux de deux mètres, des seins de vierge, une peau de lis et de roses, en un mot telle qu’on ne la rencontre jamais. La Victorine du Déjeuner sur l’herbe, Olympia, les Femmes au tub de M. Degas, sont simplement des femmes vivantes, vues dans des atmosphères naturelles, faites deeenuncin, ni repoussantes ni divinisées, et par, qu’ils peignent la femme nue, ces peintres ne se croient pas obligés pas plus que Rembrandt] de lui enlever toute imperl’ection en en faisant un type idéal, qui n’est d’aucun pays sinon de celui d’ cadenlia, contrée heureuse où pas une des termites que nous avons connues ne serait admise, sinon à correction. Ils étudient le ton de la chair, mettent en relief un détail typique de l’époque, du pays, de la condition sociale, en un mot ils cherchent sorts le vêtement la psychologie qu’on se borne à chercher en général sur lui. Degas va méme jusqu’à noter la gaucherie de l’être nu, de l’être pour qui la nudité est inhabituelle dans nos mœurs, l’attitude gênée qu’elle lui con-fère, son côté légèrement caricatural. Chez Puvis de Chavannes, à qui on ne reprochera pas de manquer d’idéalisme, le nu, bien qu’anobli et s’élevant jusqu’à la signification aliégorique dans des paysages stylisés, reste quand theme véridique. Ses mères, ses jeunes filles ne sont pas conformes à la convention de perfection d’École, et il les fait épaisses ou maigres quand il sied. Le nu de Rovps est spécial. L’artiste y fait saillir à dessein les caractères de la luxure, aiguise la gorge, amincit la taille, déve-loppe les hanches, cambre les reins, donne à tout le corps l’élasticité ner-veuse des grands fauves, et stylise selon ses sujets le type classé sorts le nom de «fausse maigre,’ que Rodin affectionne egalement. Mais M. Renoir con• ,,lit tout dilier,nunent la femme nue, et d’une l’acon qui n’est ni aca-démique, ni psycholo-gique, ni réaliste, ni luxurieuse. Il la voit se-lon un certain instinct qui est beaucoup plus littéraire qu’on ne le penserait. On dirait qu’il en observe à peine la ligne, tant il est séduit par l’éclat de son épi-derme. Il peint amou-reusement sa chair dans des gammes ribrantr, neigeuses ou roses, peu vraisemblables. Il ne fait des chants, et non des études. Pour lui, le nu féminin est un éclat, une pulpe lumineuse, liliale , nacrée, florale, FIND ART DOC