L’ART DECORATIF rencontre dans les lampes du commerce évoquent une fragilité dangereuse; les supports en grès — essayés par M. Lachenal, si nous ne nous trompons— paraissent massifs et lourds. Au reste, le choix de matières pour chaque partie de l’objet est en dépendance étroite avec sa forme. L’idée ne saurait ve-nir, par exemple, que les lampes de Benson fussent construites autrement que tout en cuivre jaune et rouge, la couleur de la mon-ture faisant ressortir celle du réservoir et vice-versa. Pour les lampes à pied droit, on conçoit à peine le support autrement qu’en métal : bronze naturel, ou argenté, ou doré. La dorure conviendra rarement : les appar-tements de réception étant éclairés aujour-d’hui par des appareils électriques fiscs, le rôle de la lampe se confine à l’intimité, datas laquelle la dorure prend un caractère préten-tieux et suranné. C’est donc généralement sous la forme de bronze argenté ou de bronze patiné, sans trop s’écarter de la couleur na-ii. DUFREEIL 168 RICH. MULLER turelle, pas trop éclatant, pas trop sombre, que le support se présentera. Pour le réservoir, malgré le bien dit plus haut des jolis grès de Dammouse em-ployés par M. Saglier, on ne voit guère de motifs pour préférer aucune matière au cris-lai, auquel la maison Christofle s’est tenue infiniment de raison dans les siennes. coi raisons pratiques le recommandent; et quant à la beauté, la réfraction du liquide limpide par [éclatant cristal donne des jeux charmants, auxquels un oeil sain se complaît mille fois plus qu’aux plaisirs frelatés de ce quoi pourrait appeler è la haute noce des yeux ». On ne manquera pas, il est vrai, d’objecter à ceci la mèche pendant au milieu 1,1 liquide, qui n’est pas î artistique ”. Et oilà conduits, à propos de lampes, au grand débat qui divise depuis cinquante ans l’architecture, et dans lequel tout l’art tient : L’enveloppe doit-elle laisser voir le sque-lette, ou le cacher?» — Nous ne l’abor-derons pas. T. T.