JANVIER 1902 A l’appui de ceci, que l’on considère deux lampes très simples de M. Dufrene repré-sentées ici. L’échelle toute petite à laquelle elles sont reproduites suffit néanmoins pour faire entrevoir quelle infinité de combinai-sons de formes le galbe peut admettre, et comment, sous le crayon d’un dessinateur de goût, il peut suffire à peu près seul à faire entrer la beauté dans l’objet. Le support droit, qui est de tous le plus simple, le plus naturel et celui qui se prête le mieux à la production industrielle à bon marché, est aussi le meilleur au point de vue décoratif aussi bien qu’au point de Vile pra-tique. C’est avec loi que la lampe est le plus facile-ment maniable, le mieux en main; c’est également avec lui que l’ensemble de l’objet, support et réservoir, prend l’appa-rence la plus légère et la plus élégante. L’aspect de la lannpe doit donner le sentiment qu’elle est un appareil portatif, qu’elle doit, quoique stable, s’en-lever facilement ; partant, toute forme qui parait l’alourdir, qui semble en rapprocher le caractère de celui de l’appareil à de-meure, est impropre. Pour cette raison, c’est de la forme à pied simple, telle qu’on la voit par exemple dans les deux lampes précitées de M. Dufréne que peuvent découler les plus beaux types de lampe. Comme, de plus, cette forme est réalisée industriellement par voie de fusion du bronze, elle admet l’ornement, présente tome facilité pour l’incorporer à la forme, et permet de donner à l’objet, avec le minimum de frais, tel degré de richesse que l’on veut. Par une combinaison intelligente de la place et du rythme des ornements avec la forme du galbe, il est possible et même facile au des-sinateur, pour peu qu’il ne soit pas dénué de sens et de goût, d’obtenir des composi-tions harmonieuses et de les varier à l’infini. Le point le plus délicat peut-être est d’as-sembler le pied au réservoir d’une manière satisfaisante. Pour apprécier le rôle que le tact d’un artiste joue dans une question qui semble pourtant ne relever que du sens commun, que l’on compare cette jonc-tion dans les trois lampes de M. Dufrene représen-tées ici avec la pitoyable disposition des lampes du commerce, oit , du chapiteau d’une colonne, sort une sorte de pivot sur lequel le réservoir est planté D’autres formes, plus complexes, ont pourtant été employées avec bon-heur. Ainsi, les lampes de Benson, le fabricant anglais dont le renom a passé le détrpit, sont re-cherchées ;nec raison. Dans ces lampes, le sup-port prèmi la ternie soit .1′ un tr,,tic.1, soit d’un tétrapode, ,enlposé de barres légères de cuivre diversement ployées. Par une conséquence du mode de construction, travail non de fonderie, mais de serrurerie., dans lequel les ressources décoratives se restreignent presque jusqu’à la forme géomé-trique pure et simple, la lampe garde ici stricte-ment le caractère d’us-tensile. L’ornement, s’il existe, est né-cessairement en surcharge; il consiste en knillitres de cuivre ronge estampé, s’ap-pliquant plus ou moins heureusement sur les rinceaux. line des lampes représentées ici donne un exemple de cette ornementation. Elle est on ne petit mieux adaptée, étant donné le procédé; mais si bien qu’on fasse, ce genre d’ornement a toujours quelque chose de maigre et d’insatisfaisant ; il est par trop visiblement étranger à l’essentiel de l’objet. Les lampes non ornées de M. Benson repré-CHRIsTOFLE ET C.. Lustre «vicTOM 163