L’ART DÉCORATIF tives: ce Parisien de Paris vient seulement de franchir la quarantaine et son passé nous semble la plus certaine garantie de son avenir. A la fois rapide et sûre, son évolution réserve encore à ses amis, qui sont légion, plus d’une surprise… Un Rivière inconnu déve-loppera, sans nul doute, ses dons si per-sonnels de poète et de savant: la variété dans l’unité. Que dis-je? Il les manifeste aujour-d’hui même, une fois de plus, sur les parois idéalisées de la salle des dépêches du Théâtre-Antoine: et dans l’espace modeste oit se dé-roulaient il y aura quatre ans bientôt les Aspects de la Native, s’éveille à présent la Féerie des Heures. La Féerie des Heures, dont le Salon de 1901 nous avait fait entrevoir trois échantillons suggestifs, est une nouvelle af-firmation de cet art à propos renouvelé qui se baptise l’estampe murale. dl n’y a point d’art nouveau ”, c’est entendu! Il n’y a que des renouvellements heureux. Mais la nouveauté vraie réside en la personnalité de l’artiste, du poète qui sait dégager de la ma-HENRI (E,é. tière un décor; et peu d’harmonistes ont mieux développé ‘que celui-ci de la mélodie fournie par le souvenir de la nature. De là, cette musique visible des contours et des nuances qui s’harmonise avec notre entourage, avec nos pensées, dont les tons adoucis sym-pathisent merveilleusement avec notre goût pour la clarté raffinée, avec la discrétion du honte. Ces tableaux tirés à plusieurs exem-plaires en sont la parure: ils animent son demi-jour en l’ornant de la quintessence des reflets lointains; et, dans leurs simples bor-dures de chêne, ils deviennent autant de fenêtres ouvertes sur l’infini rêvé des ciels, RCISSEAU A LOPEREC (Extrait de la série Le beau pays de Bretagne) Déjà, par cette vertu secrète, les Aspects de la nature étaient les aspects de nos âmes subtiles. Et s’il est vrai de répéter, avec Amiel, que „«tut paysage quelconque est un état de l’âme », avec quelle éloquence plus décisive ces Aspects de la nature éternelle qui sont, en même temps, les aspects de l’art contemporain, ne doivent-ils pas mysté-rieusement correspondre avec nos aspirations les plus chères ? Ce qu’il y a de meilleur dans la nature, c’est le sentiment que nous lui prêtons; et le paysage, que Taine le philosophe appelait une t, littérature non écrite ■t, changeant et se transformant comme ; 56 FIND ART DOC