40 THÉODORE – RIVIÈRE s avoir parlé de M. Vall-gren dans l’avant – dernier ,41méro de l’Art Décoratif, ai la bonne fortune au-jourd’hui de parler de M. Théodore – Rivière. Ces deux sculpteurs également célèbres représentent en effet deux natures, deux sensibilités , deux conceptions esthétiques absolument diffé-rentes et la physionomie de leur talent se précisera heuoeusement par le contraste. Nul n’admire plus que moi l’oeuvre de M. Vall-gren, sa grâce frémissante et profonde, sa poésie faite de si délicates nuances d’âme. Cette poésie rencontre parfois en mon cœur je ne sais quel mystérieux écho. Il n’est d’ailleurs personne qui n’éprouve, à cer-tains moments, le sortilège du maitre finlan-dais. Les caractères les plus en dehors, les plus actifs, les plus joyeux connaissent les heures de méditation, d’intime et vague dé-tresse, le grand frisson de l’inconnu. En outre des dispositions permanentes ou passa-gères de notre humeur, la curiosité propre aux civilisations avancées nous porte à pénétrer les autres races. Notre sens cri-tique aime à déterminer dans une âme étrangère l’influence du climat et du sol. On nous voit à l’heure actuelle engoués de littérature scandinave, d’Ibsen, de Bjérn-son, de Strindberg. Mais ce que nous deman-dons à de tels auteurs, ce n’est pas tant une expression d’humanité générale que les couleurs particulières données à l’humanité par les reflets des neiges et des aurores, par les lueurs du JJ soleil de minuit ». Notre ardeur de savoir est toutefois universelle; elle ne se restreint pas au monde septen-trional; elle s’étend aussi aux régions du ciel pur et de l’infinie lumière. Elle s’ac-corde mitme mieux de ce s’ôté avec nos secrets instincts. De par nos origines latines, nous préférons la clarté aux ténèbres, l’ivresse légère de l’activité à l’inaction spéculative. Au milieu d’une nature sans grands extrémes, mais ordinairement précise, limpide et sou-riante, nous souhaitons moins les halluci-nations du pôle que les prestiges enflammés de l’Orient. JANVIER 1902 L’Orient ! Lequel d’entre nous, par-fois, arts moments de lassitude, comme la fillette de Goethe regrettant sa terre natale, n’a soupiré vers cette lointaine et fabuleuse patrie! Les écrivains qui nous parleront de l’Orient nous trouveront toujours attentik, pareils à des enfants impatients de HIC, veilles. Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Pierre Loti, Leconte de Lisle auront dm, nous plus de lecteurs que l’écrivain des Revenants. Devant les œuvres de peintres comme Delacroix, Dehodencq, Chassériau, 129 MISE Aux FLEURS Fun,,,e et Gvignot tdwlson